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La Kabylie n’est ni CEUTA ni MELILLA ! Par Youcef L’Asnami

La Kabylie n’est ni CEUTA ni MELILLA ! Par Youcef L’Asnami

 

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La routine reprend ses droits ! On le savait. Le 20 avril, des jeunes sont sortis à Tizi-Ouzou, à Bejaia et peut être ailleurs pour fêter pacifiquement, nous dit la presse, le 34ème anniversaire du Printemps berbère en Kabylie. La répression qui s’en est suivie a été rapportée par les médias en particulier à Tizi-Ouzou et Bejaia.
Finie la récréation ? Oui, elle est belle et bien finie. Retour aux « constantes ». Et pourtant, la Kabylie a été l’objet d’une attention soutenue de la part de tous les candidats pendant la campagne électorale :

-        Prudent, Benflis promettait dans un premier temps  la « promotion » de la langue amazighe, avant de se lâcher à Bejaia et promettre l’officialisation de la langue tamazighe.

-        Sellal et les autres « représentants du candidat indépendant »  ont aussi réaffirmé  « la nécessité de l’officialisation de tamazight » en en faisant un des axes principaux du programme de Bouteflika

-        Louisa Hanoune a également promis de « nationaliser l’Amazigh pour qu’elle devienne la deuxième langue du pays ».

Les candidats sonnés par leur « défaite » ont peu réagi à ces événements. Ils essayent de se relever de ce leur traumatisme.
Et pourtant « une promesse est une dette » dit-on. La répression qui s’est abattue sur ces jeunes de Kabylie ce 20 avril n’augure pas de bons signes quant à son acquittement. Le pouvoir a fait du remboursement de la dette algérienne un des arguments forts de son  bilan. On tient les promesses que l’on peut.
Mais ce qui est le plus regrettable, c’est que ces manifestants ont été présentés par certains médias nationaux comme des « fauteurs de troubles », des semeurs de « fitna ». Favorisant ainsi une division artificielle des algériens. Ainsi, des médias n’ont fait de gros plans que sur les drapeaux amazigh brandis par les manifestants. D’’autres médias montraient bien, à l’inverse, le drapeau national. Qui croire ? En tout cas cette division de l’ « opinion publique » est du pain béni pour le pouvoir qui « veille à l’unité du pays ». La Kabylie n’est pourtant ni CEUTA, ni MELILLA. Comme Ghardaia, Ouargla, les Chawiyas, ou l’Oranie, elle fait partie intégrante de cet immense pays qui devrait être fier de sa diversité et de son immensité.  Même si elle a des spécificités linguistiques ou culturelles.  Et on a souvent tendance à oublier que les opposants les plus farouches aux tentatives séparatistes des MAKistes sont d’abord des « berbérophones ». Pour ceux qui connaissent la Kabylie profonde, l’argument de la menace de la division du pays ne tient pas la route.
Hamel peu bien ordonner une enquête sur les « dépassements » des forces de l’ordre constatés à Tizi-Ouzou. Enième promesse. Mais comment rester insensible à l’image de cet homme trainé par les pieds dans la rue, vivant, par deux policiers ? Une image dégradante pour la personne, mais surtout pour le système. Car nous sommes gouvernés par un système.

 


24/04/2014
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