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Le boulevard Abdelhamid Benbadis-Le Chelif du 03/2/2016

Le boulevard Abdelhamid Benbadis

 

La rue, c’est comme un livre ouvert, elle inspire au voyage dans le temps. Chaque passage est un morceau d’histoire. Tous les éléments qui constituent le patrimoine d’une cité sont une tranche de la vie à travers les âges. La rue est un portrait et un contenant de la légende. Cette semaine nous allons revisiter une rue magnifique, imposante et large avec des allées symétriques. Une voie spacieuse, rectiligne… et chargée d’histoire. Il s’agit du boulevard du Cheikh Abdelhamid Benbadis, que nous appelions autrefois la route des «poids lourds».

C’est en 1843 que cette large voie urbaine a vu le jour sous le nom de «Boulevard Sud».

En 1860, une muraille est construite pour protéger la ville. Elle changera ensuite une deuxième fois pour devenir «Boulevard Lalle-mand». A la veille l’indépendance, elle est baptisée «La Rue du Lion?».

Après l’indépendance, ce boulevard prend le nom du Cheikh Abdelhamid Benbadis, figure emblématique de l’association des oulémas Algériens.

Cette voie évoque une histoire passionnante. Autrefois, la ville était entourée par des remparts qui protégeaient la garnison et les colons. Quatre grandes portes s’ouvraient en direction de Miliana, Ténès, l’Ouarsenis et Mostaganem. Hier, il y avait le Lycée Es Salem et l’école primaire Benbadis, deux repères qui ont marqué les esprits des élèves qui les ont fréquentés jusqu'à leur cessation d’activité causée par le tremblement de terre de 1980.

Sur ce parcours, il y a le souvenir de la pépinière des eaux et forêts, le court de tennis et l’image de Sayah et de Bakel se renvoyant la balle à l’aide de raquettes au-dessus du filet. Il y avait le terrain de volley-ball qui nous fait replonger dans l’épopée de l’ASO et ses joueurs talentueux comme Kiouar, Houari, Guemmour, Teboudj, Y. Houari, Belmokhtar, Benbouali

Hadj et tant d’autres éléments de talent.

Cette voie était peu fréquentée du fait de la rareté des petits commerces, elle servait de pas-sage pour les véhicules lourds en direction d’Alger. L’intersection qui mène vers le double tunnel du chemin de fer de l’ex-pépinière porte désormais le nom du défunt Abdelhak Benhamouda, secrétaire général de l’UGTA. Une rue débordante de vieux souvenirs de la cité des Gazelles et du vieux souk attenant et du forgeron du coin. La vieille bascule qui était implantée près du bâtiment de la Télécom figure dans l’inventaire des lieux du passé de cette rue.

En empruntant ce parcours, on peut encore voir les traces du séisme de 1954 sous forme de baraquements d’urgence.

L’immense bâtiment des ex-Galeries algériennes n’a pas résisté à la secousse. Les vieux bureaux de la main-d’œuvre, juste en face, sont toujours là debout et ont résistés aux aléas du

temps et ses diverses catastrophes. Ce petit bureau modeste fait le pied de nez à ceux qui voient trop grand dans leurs projets de construction sans tenir compte de la sismicité de la région.

Au sommet de la cote de ce boulevard, il y a la captivante villa de «dar el-hakem» qui ser-vait de commune mixte et qui a été convertie pour diverses fonctions au cours des âges. Elle est occupée aujourd’hui par les Douanes et, plus haut, le pont de Hay Zeboudj qui enjambe la ligne de chemin de fer et le canal d’irrigation Chagnaud. Ce dernier a été démonté par manque d’idée et d’eau.

L’autre grand repère de ce boulevard est sans aucun doute la gare. L’arrivée de la locomotive ici El Asnam, date de plus d’un siècle et demi. Le convoi du train à vapeur et ses wagons étaient la grande attraction pour les autochtones qui découvraient pour la première fois cette machine à vapeur. Depuis ce temps-là, le train s’est beaucoup transformé, la vieille machine à vapeur est remplacée par de nouvelles mécaniques diésel, remplaçant ainsi le tortillard du passé.

A présent, les heures du train à Chlef sont peut-être comptées. Le train et son chemin de fer sont indésirables dans la ville. Les autorités locales, en panne d’idées et dépassées par l’ampleur du trafic routier, ont opté pour la solution de facilité. Elles ont sollicité du gouvernement la délocalisation du rail sur une distance de 7 km au sud de la ville. C’est drôle, il parait que le passage du train est à l’origine des désagréments de la circulation automobile ! Une idée saugrenue qui n’est pas du goût des adeptes de ce moyen de locomotion. Envisager de remplacer le train par le tram, c’est du pareil au même et ça ne résoudra pas le problème de la circulation qui est plus complexe. Il faut revenir à la raison et laisser la gare et le train tranquilles. Aucun autre moyen de transport ne peut égaler le train partout dans le monde… A bon entendeur salut?!

 

 

Hamid Dahmani

 



08/02/2016
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