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Les appréhensions du mouvement associatif (El-Watan du 12/04/2014)


 

Les appréhensions du mouvement associatif

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-Halim Feddal. SG adjoint de l’Association nationale de lutte contre la corruption : Si ce pouvoir persiste, la corruption va s’aggraver

La corruption politique est source de toute forme de corruption. Nous avons constaté que la fraude électorale généralisée a commencé dès le début de la campagne électorale. La continuité du pouvoir est synonyme de répression pour tout le mouvement associatif, par les dispositifs réglementaires restrictifs et par les pratiques tyranniques du pouvoir sur le terrain. S’agissant du domaine de la lutte contre la corruption, c’est sous le règne de Bouteflika que la loi 06-01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption a été promulguée, loi permissive, voire laxiste, et qui a engendré le fait que 6000 affaires de corruption soient tombées sous le coup de la prescription et 2000 affaires se retrouvent gelées, dont certaines impliquent des ministres actuels et d’ex-ministres.

On constate aussi que les grandes affaires de corruption (Sonatrach, autoroute Est-Ouest), traînent à ce jour au niveau de la justice par manque de volonté politique et par volonté d’instaurer une politique de l’impunité. Nous sommes inquiets de la situation actuelle de la corruption, qui risque de s’aggraver si ce pouvoir persiste, surtout en matière de financement occulte des partis, personnalités et associations politiques qui font allégeance au pouvoir. Le pouvoir actuel pille les richesses du pays à des fins personnelles ou pour des acquis politiques, au détriment des intérêts du peuple algérien. Nous lançons un appel à tous les Algériens, pour qu’ils se mobilisent et se concertent sur un minimum pour sauver l’Algérie, car nous considérons que le système actuel est en fin de cycle et l’alternative démocratique est inéluctable.

-Abdelwahab Serfaoui. Secrétaire général de RAJ : Les lendemains sont incertains pour nous

Malheureusement, les élections du 17 avril auraient pu être une opportunité de sortie de crise, une opportunité pour amorcer un processus démocratique et pour aller vers un Etat de droit. Mais ce n’est pas le cas, car la manière avec laquelle ces élections sont organisées reflètent le refus du pouvoir algérien de se reformer et confirme son entêtement de continuer sa politique. Après le 17 avril, la situation de l’Algérie va être pire. C’est pour cela qu’il est très important que tout le monde assume ses responsabilités et que toutes les forces démocratiques soient présentes pour amorcer ce processus, car la situation actuelle aux niveaux national et régional nécessite un changement.

La situation ne peut pas continuer comme ça, et il y a urgence d’aller vers un changement. Heureusement, il y a un consensus chez les gens qui semblent dire que la situation est très grave. Tout le monde appelle à une période de transition et de changement, mais il faut passer à l’action et ne plus faire de discours. On doit s’organiser, chacun de son côté, pour créer un contre-pouvoir qui peut imposer pacifiquement le changement. La situation actuelle et la politique du régime ne sont pas favorables à une ouverture. C’est pour cela que les lendemains sont incertains pour nous.

-Kader Affak. Militant et membre du collectif Solidarité cœur sur la main (qui organise des distributions de repas aux SDF) : Un système porteur de crise et de peur

Pourquoi la crise, la peur à chaque élection ? Pourquoi le peuple vacille, tient son ventre à chaque rendez-vous électoral ? Cette peur exprime en réalité la perte de confiance non pas seulement dans l’Etat, mais dans les capacités du pays à se ressaisir, tétanisé par l’aggravation de la crise et échaudé par l’expérience négative des réformes avortées et des rendez-vous électoraux détournés. A quoi auront servi la crise, les souffrances et sacrifices consentis si, au bout, on retrouve les mêmes ingrédients qui en sont la source et ses effets ? C’est de ce système porteur de crise et de peur qu’il faut sortir. C’est tout le système politique qu’il faut remettre en ordre. La solidarité doit, quelle que soit la situation, s’exprimer à tous les niveaux et sur tous les terrains de luttes démocratiques à caractère économique, social, politique et intellectuel. C’est cette solidarité qui peut constituer le cadre de l’unité et le large consensus patriotique et démocratique dont le pays a besoin pour avancer vers la sortie de crise.



12/04/2014
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