LASNAMIA

Liberté de la presse et... Ezalt We Atfr3ine (Youcef L'Asnami)

Liberté de la presse et... Ezalt We Atfr3ine (Youcef L'Asnami)

 

 

« Nous souhaitons une attention particulière des bonnes volontés politiques du pays afin d’épargner les dizaines de journalistes et fonctionnaires des deux quotidiens  Algérie News et Djazair News du chômage ».

C’est par ce surprenant appel que H’mida LAYACHI, directeur d’Algérie News  conclue son éditorial de ce lundi 16 juin. Un aveu  de la puissance de l’Etat à faire taire la presse qui dérange, à peine dissimulé par les arguments relatifs à la nécessité du pluralisme et de la liberté de la presse évoqués plus hauts dans cet éditorial.

M. Layachi met donc en avant le coté « social » de la crise que traverse ses journaux suite à la décision de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep) de les priver de pub. Il implore « les bonnes volontés politiques du pays » pour lui venir en aide mais sans préciser lesquelles. Ezalt We Atfr3ine Ya Bou galb !

Renie t-il pour autant cette position courageuse contre le 4eme mandat et la mise à disposition de ses locaux à un mouvement contestataire en avril dernier qui lui auraient valu cette « sanction » par l’ANEP ? Non bien sûr, mais le fait de mettre en avant  les conséquences sociales de la crise, notamment le risque de voir au chômage « des dizaines de journalistes et fonctionnaires » (sic), en dit long sur les difficultés réelles de la presse dite « libre » d’exister sans faire appel à l’Etat en matière de publicité et d’imprimerie. 
Le monde de la presse algérienne est devenu une jungle où le pouvoir de l’argent n’a jamais été aussi important. Il est dans ce cas légitime de se poser la question de l’indépendance de notre presse. La solidarité des autres journaux, plus à l’aise financièrement, vis à vis d’Algérie News, mais aussi des autres journaux menacés n’a pas été à la hauteur des risques qu’ils encourent.

Et pourtant, au-delà des aspects sociaux liés à la crise que vivent certains journaux, qui peut nier l’évidence ? La nécessité d’avoir une presse pluraliste, indépendante des finances publiques comme privées, non soumise aux lobbysmes partisans,  sans titre racoleurs, sans plagiat et en faisant de l’éthique journalistique son credo et son dogme…

Dans ces conditions, seuls les lecteurs sont à même de pouvoir contribuer concrètement à cette indépendance en soutenant financièrement les journaux en crise, qui auraient prouvé leur indépendance par rapport aux pouvoirs politique et financier.

En effet, on peut toujours dénoncer le pouvoir indécent de l’Etat de mettre à genou presque n’importe quel journal en le privant de pub, mais on peut raisonnablement espérer que des journaux échapperont à cette épée de Damoclès en offrant à leurs lecteurs un journal de qualité.

 

C'est le prix à payer pour continuer à  "penser par soi-même. A haute voix.”

 

Youcef  L'Asnami



16/06/2014
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