LASNAMIA

Récolter ce que l'on a semé ( Le Quotidien d'Oran du 23/8/2016

 
 
 
Récolter ce que l'on a semé
 
 

par Hamid Dahmani

 

 

Le travail, c'est la dignité de l'homme, et la terre est le symbole de l'existence et du labeur dans cette partie du temps. Jadis les anciens étaient très attentionnés, lorsqu'ils cultivaient leurs champs. C'étaient des autodidactes qui avaient fait l'école de la vie. Leur devise, semer uniquement ce qui pousse et récolter ce qui se mange. «Qâl el methel, ezrâ li tenbete, we h'ssad li tetkele». 

Autrefois, les gens ne perdaient pas leur temps à entretenir les mauvaises herbes, inutiles au milieu de leurs champs. «Ezrâa», sème le bon grain à la place de l'ivraie, disaient-ils à tous ceux qui voulaient bien les entendre. Une formule qui a fait son petit bout de chemin à travers les âges. Aujourd'hui, cette expression demeure toujours usitée et sur le bout de la langue comme une tradition phare pour prodiguer la séparation du bon grain de l'ivraie. Les gens bavards débitent des paroles insensées, comme le paysan qui sème le grain pourri. Le dock et la société sont des réservoirs qui ensilent le pur et l'impur dans le même contenant. Il faut trier les bons des mauvais produits avant de les mettre ensemble. Dans un autre sens, un autre proverbe prévient qu'il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Dans la vie, il y a le bien et le mal, et les gens sèment à tout vent des sottises sans aucune mesure. Ce vieux proverbe du terroir s'applique aussi bien pour les graines que pour les personnes. «Ezrâa, li tenbete» (sème ce qui pousse), fait allusion à l'indifférence, et aux décisions irréfléchies des projets qui sont décidés sans aucune étude sérieuse et qui aboutissent à la déception. Le laxisme favorise la multiplication des actes de délits au sein de la société, comme les plantes sauvages qui prospèrent au milieu d'un champ déserté par son propriétaire. L'expérience agraire d'hier, au service de la modernité et de l'insuffisance d'aujourd'hui. Pour ramasser le fruit des efforts, il faut bien semer son champ. L'éducation est une semence et une essence très rare qu'il ne faut pas négliger. Il faut ensemencer l'école et répandre les graines de la science et de la technologie dans la classe. La justice est un produit très rare qui ne se trouve pas sur tous les étals, pour cela il faut la planter pour son abondance sur la balance. Pour une autosuffisance alimentaire, Il faut neutraliser les mauvaises herbes et ne pas abandonner sa terre à la pollution et la jachère. «La terre appartient à celui qui la travaille», dit le slogan, qui est écrit seulement sur du papier. Nos aïeuls n'étaient pas très cultivés, mais, ils ont cultivé leurs intelligences pour trouver le juste mot de sagesse pour pallier à toutes les éventualités qui peuvent freiner notre progression dans le chemin de la vie, dans le présent. Un autre proverbe nous avertit, et dit «qui sème le vent récolte la tempête »… 


23/08/2016
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