L'apprenti coiffeur-Le Quotidien d'Oran du 26/10/22
Pour changer d'humeur on va chez le coiffeur, pour avoir une allure convenable et une bonne tenue du corps. Aller chez le coiffeur est régulier dans la vie de l'être humain. Généralement, on va chez le coiffeur pour notre bien-être, une fois par mois pour se faire couper les cheveux pour paraître présentable dans la rue et dans son travail. Le salon de coiffure est un lieu utile et agréable, où les gens ne s'ennuient pas lorsqu'ils attendent leur tour. Au salon de coiffure du coin, on y va pour se faire une nouvelle tête, pour rencontrer des gens et à l'occasion on tâte le pouls de la société. Chez le coiffeur, on parle de tout quand on attend son tour. Le salon de coiffure c'est pareil au transport public, c'est le lieu où on casse du sucre sur le dos des gens. C'est l'endroit où on fait le tour de la ville assis sur sa chaise au milieu des odeurs de brûlé dégagées par les sèche-cheveux, en écoutant les dernières nouvelles débitées par les clients. Dans ce contexte, il y a une expression relative au coiffeur : apprendre la tonte des cheveux sur la tête des orphelins. Une expression tirée de notre terroir qui désigne quelqu'un qui fait de l'apprentissage pas très soigné. Le travail mal fait a toujours suscité des bavardages négatifs. Cette expression vise les insuffisants et les bras cassés de tous bords. La tête des petits enfants a toujours servi de cobaye pour se perfectionner dans le métier professionnel pour les débutants. Quand on veut discréditer quelqu'un sur ses agissements néfastes et pour ne pas être direct dans l'accusation, on dit «il fait son apprentissage sur la tête de l'orphelin» pour signifier que le mec n'est pas du métier et qu'il n'y a personne pour veiller sur le travail effectué sur la tête de «l'orphelin». Les gens qui n'ont aucune notion du métier professionnel, improvisent et gâchent les métiers honorables. Les arrivistes, et tout le lot des parvenus sont des ambitieux qui n'ont aucun savoir dans le métier. Quand on charge une personne d'une responsabilité pour faire un travail, alors qu'elle n'a pas les qualités requises pour l'assumer, on dit d'elle «elle fait de l'apprentissage sur la tête des orphelins !»...
