LASNAMIA

Le montagnard et le fusil-Le Chelif-6/1/2016

Son arme est Son bien le plus précieux Le montagnard et le fusil

 

 

Lors de la conquête française de l'Algérie, le Journal de Toulouse rapporte dans son édition du 20 juillet 1845, sur la page dédiée aux "nouvelles d'Afrique" que, jadis, dans les tribus locales du Dahra, dans la région d'Orléansville, il y avait un kabyle qui avait deux bœufs, un âne et un fusil. "Eprou-vait-il un malheur, il vendait un bœuf" ; "un deuxième malheur, il vendait l'autre bœuf" ; "une troi-sième infortune, son âne". Mais son fusil, il ne le vendra jamais, écrit-il.

Tout cela pour montrer la résis-tance des tribus et l'attachement des montagnards à leurs armes, symbole de leur liberté et dignité, qui ont refuséla soumission et combattuâprement l'idée d'être désarmés comme l'avait ordonné le colonisateurà cette époque. Cette farouche résistance va pous-ser les soldats français sous les or-dres des officiers Pélissier, Saint Arnaud et Cavaignac à commettre les piresatrocités contre les tribus voisinesdes Ouled Reah et Sbeah.Des hordes de fuyards,

composés de femmes, d'enfants et de vieillardsont eu à s'abriter dans les grottesdu Dahra pour ne pas subir les représailles. Hélas, ils se-ront enfumés lâchement et sans aucune pitié. Les grottes où se dé-roulèrent ce que l'histoire appel-lera les "enfumades" du Dahra sont un témoignage poignant des atrocités colonialescommises dans notre pays. Des crimes similaires sont légions dans l'histoire de la conquête de l'Algérie. Lesofficiers du coloni-sateur ont toujours usé hypocrite-mentde la propagande et du mensonge, violant le code d'hon-neur de l'armée, pour justifier leurs crimes abjects contre un peuple pacifique et désarmé. Toujours dans le même registre de la colonisation aveugle, les événe-ments de l'insurrection de Mar-gueritte (Aïn Torki), à Miliana, sont identiques dans le scenario colonial. Le 26 avril 1901des pay-sans qui se sont soulevés face à l'injustice coloniale pour l'expro-priation de leurs terres aux profits des colonisateurs ; ils sont incul-pés et jugés de manière expéditive

pour envoyés rapidement au bagne de Cayenne. Le pouvoir colonial poussera sa haine profonde envers les présu-més instigateurs jusqu'à publier une série de cartes postales éditée par Geiser à l'époque pour sa si-nistre propagande avec une photo des principaux accusés cités nom-mément et désigné sous des pseu-dos tels que "L'égorgeur, le

sultan,l'instigateur politique et re-ligieux…" Les révoltésde Margueritte sont même accusésd'avoir attaqué une classe d'école et terrorisé des en-fants qui se trouvaient et n'était-ce le courage de la maitresse qui s'était interposée à cette attaque, le pire serait arrivé selon les jour-naux de l'époque. Après leurs condamnations, les

insurgés enchainés et humiliés de-vant la population roumie, ont été dirigés vers un bateau pour un très long voyage.Ils finiront leurs jours dans le bagne de Cayenne. Le colonialisme français n'a semé que le mal et l'horreur pour venir à bout de la résistance engagée par une population décidée pour le grand sacrifice.

 

Hamid Dahmani



10/01/2016
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