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Le train-train de mon village-Le Quotidien d'Oran du 02/10/23

 

 

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Le Quotidien d'Oran du 02/10/23
 
Raïna Raïkoum :
 
 
Le train-train de mon village
 
par Hamid Dahmani
 
La coquette ville de mon enfance s'est enlaidi et a perdu de sa superbe. La cité a pris l'aspect d'un village qui a perdu ses belles couleurs vivantes d'antan. Il fait toujours sombre à l'intérieur de ce village mélancolique, même si le soleil brille de tous ses beaux rayons pour le faire rayonner. Les souvenirs d'autrefois sont toujours présents dans l'esprit des gens. Les placettes et les espaces verts ont rétréci au fil du temps, par la force des constructions bâclées. Quand on vadrouille dans les quartiers urbains ou dans la banlieue immédiate, on constate les dégâts de l'incivisme à travers la dégradation du paysage et le dépôt d'ordures dans chaque coin. Trottoirs dénivelés, crevasses, chaussées dégradées et nids-de-poule béants. Les sachets et les bouteilles en plastique sont omniprésents et font le décor à la place de la verte nature. Les rigoles, qui jadis ramenaient de l'eau limpide pour rafraîchir l'atmosphère, sont à la merci des produits jetables (gobelets, bouteilles, papier mouchoir�) qui ternissent l'image de la cité. La saleté gagne du terrain chaque jour qui se lève. On dirait que les gens ne sont pas motivés, ils ont un problème avec tout ce qui est beau, et qui est sain pour notre santé. La qualité de vie n'est pas le fort de tout un chacun. Les temps sont maussades et favorables à la démission. Le badigeonnage des murs et des habitations tristes n'est pas un grand souci pour les ronds-de-cuir. Dans mon village, il n'y a pas de ciné, ni de parc d'attractions, ni de parc aquatique ni même un marché propre et fonctionnel pour accueillir la population. Le village est la proie de la poussière et du travail expéditif. Les allées piétonnes sont mal ordonnées et les arbres ont été taillés maladroitement. Une vue avec une fausse perspective. Mon village est un bled aux concentrés de défauts urbanistiques. Il a perdu tous ses beaux repères. L'air est irrespirable et on étouffe sous les gaz d'échappements qui polluent son atmosphère. Même les hirondelles sont parties du village, en quête de lieux plus accueillants. Les nouvelles constructions qui sont érigées par ci par là, sont hideuses dans leurs formes architecturales et n'aspirent pas au repos tant attendu par les locataires. Dans mon village, règne la passivité continuelle. Ainsi va la vie dans mon village.


03/10/2023
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