"Makache trig!"-Le Quotidien d'Oran du 17/11/2020
Relater le parcours ennuyeux des usagers de la route dans le moment présent, ressemble étrangement à celui que nous avons déjà vécu hier. Cela n'a pas changé d'un iota sur le terrain depuis. Les gens qui ont souffert de l'injustice, aiment toujours le rappeler pour signifier qu'ils n'ont pas oublié les mauvais jours du passé qui leur ont pourri la vie sur la route en tant qu'automobilistes. On se souvient, il était une fois la route et les grandes files d'attente de voitures qui peinaient à circuler en plein centre urbain avec plein d'encombrements de la circulation. Des embouteillages monstres, avec des voitures qui fumaient, qui changeaient de direction, qui chauffaient et des conducteurs qui fulminaient au milieu des coups de klaxons coléreux. Les gens étaient bloqués dans leurs véhicules et ils moisissaient toute une matinée, si ce n'est toute l'après-midi dans leurs bagnoles dans des bouchons infernaux à la merci des aléas du temps et du bon vouloir des gardiens de la route.
Le souvenir de la ville interdite de passage et des routes fermées et du trafic routier dans les moments lourds de la république, avec ces convois d'officiels, bien escortés, sillonnant les rues de la ville fermée pour le citoyen. Des cortèges officiels interminables parcourant les boulevards au milieu de la poussière dégagée par les chapeaux de roues et le bruit assourdissant des sirènes et des feux allumés pour faire dégager la route des intrus. Dans ces moments pénibles, pour la ville et les citoyens, c'étaient des journées de calvaire avec les bouchons qui bouclaient toutes les échappatoires. A chaque intersection, ou coin de rue, on n'entendait que la réflexion suivante «Dor, makache trig !» (Demi-tour, la route est fermée), lancée par des voix autoritaires. Le blocage de la route est une estampille de ce triste territoire en mal de justice. Il était impossible de se frayer un chemin pour regagner son travail ou son domicile à cause de la fermeture de la circulation urbaine jusqu'à la tombée de la nuit. Toute cette agitation et ce tralala, c'était juste pour qu'une personne bien encadrée «un officiel» en visite «de travail» et qui ne faisait que son travail et pour lequel il était payé, comme nous autres travailleurs le faisons cinq jours sur sept. C'était un spectacle lamentable, et les deux camps se regardaient en chiens de faïence en attendant la délivrance. Les routes étaient pratiquement fermées au passage même si elles étaient libres de toute circulation. Dans ces moments pénibles, la route n'appartenait pas à monsieur tout le monde. Il ne fallait pas faire gaffe, c'était une propriété des plus forts et des plus désagréables. On jouait au chat et à la souris pour essayer de se soustraire à ces files de voitures pour regagner le bercail en empruntant les petites ruelles non contrôlées par les cordons de sécurité. Que des mauvais souvenirs pour les pauvres conducteurs de l'époque que nous étions. C'était l'époque où il fallait poireauter au milieu de la route en plein soleil devant des barrages de contrôle et attendre que la voie soit libre pour rentrer se reposer chez soi. Prendre le volant dans le présent est devenue une corvée pour le conducteur, et ce n'est plus le plaisir d'antan avec un chauffeur heureux au volant de sa voiture avec l'autoradio allumée. Les routes sont devenues dangereuses et fatigantes pour l'esprit, à cause des infractions au code la route. Les voies de circulation demeurent toujours infernales pour les conducteurs et pour les malheureux piétons qui demeurent égarés sans leurs trottoirs confisqués. Monsieur «bellek metrig» n'aime pas la fluidité de la circulation. Dans le temps présent, c'est la continuité avec les esprits fermés qui n'ont pas rompu avec les mauvaises habitudes. Maintenant c'est au tour des populations limitrophes des routes et des autoroutes de fermer les routes avec des blocs de pierre pour vider leur colère sur la route et les automobilistes.
Le souvenir de la ville interdite de passage et des routes fermées et du trafic routier dans les moments lourds de la république, avec ces convois d'officiels, bien escortés, sillonnant les rues de la ville fermée pour le citoyen. Des cortèges officiels interminables parcourant les boulevards au milieu de la poussière dégagée par les chapeaux de roues et le bruit assourdissant des sirènes et des feux allumés pour faire dégager la route des intrus. Dans ces moments pénibles, pour la ville et les citoyens, c'étaient des journées de calvaire avec les bouchons qui bouclaient toutes les échappatoires. A chaque intersection, ou coin de rue, on n'entendait que la réflexion suivante «Dor, makache trig !» (Demi-tour, la route est fermée), lancée par des voix autoritaires. Le blocage de la route est une estampille de ce triste territoire en mal de justice. Il était impossible de se frayer un chemin pour regagner son travail ou son domicile à cause de la fermeture de la circulation urbaine jusqu'à la tombée de la nuit. Toute cette agitation et ce tralala, c'était juste pour qu'une personne bien encadrée «un officiel» en visite «de travail» et qui ne faisait que son travail et pour lequel il était payé, comme nous autres travailleurs le faisons cinq jours sur sept. C'était un spectacle lamentable, et les deux camps se regardaient en chiens de faïence en attendant la délivrance. Les routes étaient pratiquement fermées au passage même si elles étaient libres de toute circulation. Dans ces moments pénibles, la route n'appartenait pas à monsieur tout le monde. Il ne fallait pas faire gaffe, c'était une propriété des plus forts et des plus désagréables. On jouait au chat et à la souris pour essayer de se soustraire à ces files de voitures pour regagner le bercail en empruntant les petites ruelles non contrôlées par les cordons de sécurité. Que des mauvais souvenirs pour les pauvres conducteurs de l'époque que nous étions. C'était l'époque où il fallait poireauter au milieu de la route en plein soleil devant des barrages de contrôle et attendre que la voie soit libre pour rentrer se reposer chez soi. Prendre le volant dans le présent est devenue une corvée pour le conducteur, et ce n'est plus le plaisir d'antan avec un chauffeur heureux au volant de sa voiture avec l'autoradio allumée. Les routes sont devenues dangereuses et fatigantes pour l'esprit, à cause des infractions au code la route. Les voies de circulation demeurent toujours infernales pour les conducteurs et pour les malheureux piétons qui demeurent égarés sans leurs trottoirs confisqués. Monsieur «bellek metrig» n'aime pas la fluidité de la circulation. Dans le temps présent, c'est la continuité avec les esprits fermés qui n'ont pas rompu avec les mauvaises habitudes. Maintenant c'est au tour des populations limitrophes des routes et des autoroutes de fermer les routes avec des blocs de pierre pour vider leur colère sur la route et les automobilistes.
