LASNAMIA

ORAISON FUNEBRE POUR UN VRAI AMI

ORAISON FUNEBRE POUR UN VRAI AMI
Qui ne connait pas M’hamed Belhadj-Sinini, ce petit homme tout sourire, au visage empourpré qui salue tout le monde et que tout le monde salue. Qui ne connait M’hamed Sinini, le professeur de comptabilité que tous ses élèves du lycée « As Salem » d’El Asnam aimaient. Que tous les comptables qui ont étudié avec lui (et Dieu sait qu’il y en a eu), lorsque nous donnions des cours du soir à la Chambre de Commerce d’El Asnam, sous la direction de Mohamed Bayou. Il était la magnanimité personnifiée. Il s’est dépensé sans compter auprès de ses élèves tant au primaire qu’au moyen. Il tomba malade et l’Etat n’a rien fait pour le soigner. Heureusement qu’il a pu être pris en charge par des associations en France qui ont bien voulu lui payer toutes les factures de dialysé par l’aide à l’obtention de sa carte d’AMU et de résidence. Il a subi deux greffes rénales au frais de l’Etat Français et une opération cardiaque ces derniers mois en France. Qu’a fait l’Etat Algérien pour cet homme illustre qui a fait don de sa vie pour éduquer et enseigner à plusieurs générations ? Il a été vice-président de l’APC d’El Asnam en 1971 pendant quatre années. Il était responsable de la J.F.L.N. mais l’Etat l’a ignoré. Il était l’ami des pauvres. Il s’était occupé de la révolution agraire qui lui était imposée. Il était magnanime et aimant tous les êtres humains. Il n’avait de rancœur pour personne. Il était l’amabilité même. Tout le monde l’aimait. C’était non point mon ami, mais plus qu’un frère. Mon chagrin n’a d’égal que ma profonde solitude actuelle dans laquelle il m’est interdit de le voir et de lui parler, de discuter avec lui. Je n’avais jamais pu me rassasier des ses belles plaisanteries, oui je dis belles au lieu de bonnes. Il me disait toujours : « Mohamed ! Tu penses que les musulmans sont en Algérie, non ! Je ne le pense pas, les vrais musulmans sont ici car ils ont de la pitié même pour nous arabes et la preuve est là ! Ils m’ont recueilli et ils m’ont soigné. Qu’a fait l’Etat Algérien pour moi ? Rien ! J’ai vécu l’enfer avant d’être adopté en France ». C’était un homme pieux qui n’a jamais oublié ses racines. Même dans son lit d’hôpital, il n’a jamais oublié de faire sa prière. Il prenait son mal en patience. Dans ses derniers mois, j’ai pu lui rendre visite à Paris mais j’aurais bien voulu le revoir avant sa mort. J’ai été frustré de ne pas l’avoir vu une dernière fois. Je demande seulement à Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accueillir en Son Vaste Paradis- « A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons » 
« Repose en paix mon frère, Dieu est juste et nous nous rencontrerons inchaa Allah au paradis car c’est le lieu de ceux qui croient en Dieu et qui font le bien autour d’eux ».
Mohamed Boudia



14/06/2014
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