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Se tuer au travail. Le Quotidien d'Oran du 16/02/21

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Se tuer au travail

 

par Hamid Dahmani

 
Dans une jungle soumise à la férocité des bureaucrates, il y a des gens humbles et travailleurs qui triment, du matin au soir, pour gagner honnêtement leurs salaires de misère. De pauvres gens qui se tuent au boulot et qui n'ont pas un moment de répit pour souffler. A l'inverse, il y a des individus moins bien qu'on appelle des « tire-au-flanc » qui ont un poil dans la main et qui prospèrent sans aucune inquiétude dans ces lieux couverts, et qui du matin au soir se roulent les pouces et occupent de confortables bureaux avec des fauteuils sans rien donner de concret au service public. Ils se prélassent à longueur de journées dans la chaleur et la fraîcheur confortables des lieux de travail, profitant du confort et des privilèges sans travailler réellement l'horaire exigé en temps de labeur conséquent pour mériter des salaires mirobolants versés par l'Etat.

Dans cette vie injuste, il y a des pauvres gens qui se brisent l'échine au travail, tandis que d'autres sont en train de tuer le travail avec leurs comportements condamnables au sein de ces lieux dédiés au service public, et qui continuent librement dans leur sale besogne sans rendre de compte à qui de droit.

Ainsi va la vie pour les uns et pour les autres, dans cette contrée où les gros poissons mangent les petits. Une absence d'égalité flagrante. Cette réalité nous la vivons tous, lorsque nous nous rendons, dans ces bureaux gérés comme des étables et ou règne l'anarchie semée par les ennemis du travail et la désolation ordonnée par ces paresseux qui ne savent rien faire de leurs dix doigts. Des guichets et des bureaux avec des chaises vides, des couloirs bondés de citoyens qui attendent les responsables de bureaux absents et qui ont déserté leurs activités, sans se soucier des conséquences qui en découlent. On sort et on rentre comme dans un moulin, avec des gobelets à la main, la cigarette entre les doigts ou au bec et le mobile connecté dans l'autre main.

Tel monsieur et telle madame, « Ki sidi ki lala », telle est cette image lamentable du désordre dans ces lieux, qui est observable du coté des salariés et du côté des usagers aussi qui ne se respectent pas ces lieux. Pour avoir la qualité professionnelle d'un bon travailleur, il faut d'abord avoir un bon chef responsable derrière. Malheureusement pour nous c'est le manque de sérieux et de compétence qui nous tuent moralement lorsque l'on est obligé de se rendre dans ces lieux du désespoir. « Kayen» ceux qui se tuent au volant de leur voiture, tandis que d'autres se tuent au travail, il y en a aussi qui se tuent à ne rien faire, il parait qu'il y en a même qui se tuent par le plaisir et l'ivresse, et il ne faut pas oublier ceux qui se tuent par le suicide à cause du désespoir...


16/02/2021
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