LASNAMIA

Un commerce bien huilé/-Le Chelif-19/11/22

 

QUOTIDIEN DU CENTRE OUEST
 
CHRONIQUES
 
Un commerce bien huilé/19/11/22
 
Par Hamid Dahmani
 
Les parvenus de cette époque sont des corps très gras, ils flottent comme de l’huile légère sur l’eau pour éviter de couler de tout leur poids disproportionné. Les petites et les grosses huiles sont d’excellent nageurs, ils sont très visqueux et se maintiennent toujours en équilibre sur l’eau… et même sur le sol et dans l’air. Ces roublards sont biens lubrifiés, ils sont légers comme des flotteurs accrochés à leurs filets de pêche.
Toutes les huiles alimentaires sont désirées en ces moments de grands besoins. Attention, les huiles immorales sont toxiques pour notre santé. Alors, prenez garde, pas de vinaigrette avec ce semblant d’huile. Il faut faire la part des choses et faire la différence entre toutes les huiles qui se vendent sur le marché, autrement on mord sa chaussure.
Les huiles alimentaires, c’est plein de bienfaits avec beaucoup de calories et sans cholestérol. Les huiles anonymes sont douteuses et sentent mauvais, il faut les éviter car elles sont rouillées et de mauvaise qualité comme les huiles industrielles sans énergies. Les spéculateurs ont les corps très huilés et glissent entre les mains quand ils sont pris la main dans l’huile.
Cette malédiction huileuse se trouve partout dans notre champ de vision. On parle de peinture à l’huile, de sardine à l’huile, de pompe à huile, de grosses huiles… L’huile est tellement précieuse en ces moments qu’il y a des gens qui la jettent sur le feu uniquement pour raviver les flammes.
J’adore les belles fritures et toutes les autres cuissons, mais je déteste courir derrière les bidons d’huile d’une boutique à l’autre. En effet, en ces moments culinaires maigres, la cuisine est triste à cause de la rareté des oléagineux. Chaque soir, quand je me couche, je rêve de fleurs de tournesols, de graines de sésame, de soja et d’huileries. Dans cette drôle de vie « Moul el foul igoul tayeb » (le marchand de fèves dit qu’elles sont tendres) et « Moul zit igoul makache zit » (l’épicier dit qu’il n’y a plus d’huile). On ne sait plus qui croire, quand ces spéculateurs jurent sur la tête de leurs enfants qu’ils n’ont pas une goutte d’huile dans leur boutique.
H. D.


20/11/2022
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