LASNAMIA

Du pareil au même-Le Quotidien d'Oran du 12/5/2016

 

 
Du pareil au même
 

par Hamid Dahmani

 

Pour désigner la poursuite de la médiocrité dans la succession, il y a une parfaite expression populaire qui ne plaide pas en faveur des insuffisants et qui dit : « Ki sidi, ki lalla ! » (Que ce soit monsieur ou madame). C'est toujours kif-kif et qu'il n'y a pas photo sur le sujet. Un dicton négatif parfait qui va comme un gant pour mépriser les plus mauvais. Une formule qui boude et qui affirme que l'attendu est le même et qu'il n'y a pas de changement dans la situation. Cette citation est exprimée avec dédain pour réagir à la désignation d'une personne qui ne fait pas le poids dans la responsabilité et qui a remplacé une autre. Donner des résultats boiteux ou catastrophiques dans la gestion d'une mission soulève cette expression pour évaluer un constat toujours figé. «Ki sidi, ki lalla» est un cri d'alerte qui signale qu'il n'y a pas de changement ni d'évolution entre le prédécesseur et le successeur. Les successeurs parachutés n'ont pas toujours la cote auprès du public lorsqu'ils n'apportent pas de vivacité ou de richesse quand ils alternent dans la responsabilité. Quand le dilemme ne trouve pas de solution efficace, on fait la fine bouche. Espérer un succès avec le nouveau venu et déchanter par la suite nous fait vomir cette boutade burlesque. Procéder à un changement sans espoir d'aboutir n'est pas une excellente idée. Faire remplacer une personne imparfaite par une autre incapable soulève ce désappointement à l'unanimité. Les gens sont frustrés et insatisfaits quand l'attendu n'est pas au rendez-vous. Ils sont dépités et dénigrent la situation à laquelle ils sont confrontés faute de bonne gouvernance. La déception irrite les infortunés qui ont la malchance de vivre éternellement le calvaire. Quand on installe un nouveau responsable connu pour ses frasques à la tête d'une institution victime de la carence de son prédécesseur, on dit alors, en aparté, « Ki sidi, ki lalla » pour signifier que le pire est à attendre. Un autre exemple, lorsque deux personnes s'affrontent pour une promotion ou un projet démesuré, et que les prétendants ne sont pas à la hauteur de l'ambition, leur entourage leur répond que c'est toujours du pareil au même. Ce qui veut dire que les deux antagonistes n'ont pas de mérite dans la fonction. « Kif kif ou ki sidi, ki lalla », c'est la continuité dans le chemin sinueux de la routine tueuse. Ne pas apporter de renouveau concret dans les affaires publiques et perdurer dans le coutumier est un message de grand mépris de la société. Les béni-oui-oui, les imparfaits, les nuls, les «brosseurs» et les imposteurs, quand ils s'entraident sournoisement contre l'intelligence appliquent le signe « idem » pour pérenniser le temps et le discréditer. 


12/05/2016
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