L’être et le paraître.
L’être et le paraître.
Comme il était beau le petit Ali. C’était la veille de sa circoncision. Noyé dans un fauteuil, il était fier d’exhiber ses mains rougies au henné Il serrait fortement un porte monnaies rempli de pièces et de billets. Posé élégamment sur ses épaules, un burnous laissait apparaître un gilet brodé de fils d’or et un pantalon algérois plissé. L’ensemble harmonieux était de couleur beige. Sur sa tête, une chéchia rouge était flanquée à l’avant d’un croissant et d’une étoile pailletés. Des babouches artisanales lui cachaient ses petits pieds. Il était si heureux qu’il souriait presque béatement. Il ignorait la souffrance qui lui était réservée le lendemain. Toutes les femmes l’admiraient et lui murmuraient de gentils mots. Et voilà qu’un fait inattendu vint le placer en second plan et lui voler la vedette. Plus personne ne s’intéressa à lui. Tous les regards étaient rivés sur la mère du bambin. Elle s’était mise à faire le mannequin en changeant de toilettes tous les quarts d’heure. Pauvre Ali, il n’était plus le clou de la soirée. C’était frustrant pour lui. Il finit par se lasser et quitter sa place pour aller jouer avec les autres enfants. Pourquoi donc ce paraître qui virait au ridicule, d’autant plus que nous sûmes que ces beaux atours étaient loués .Pourquoi vouloir être ce que l’on n’est pas ? Pourquoi faire croire que l’on a ce que l’on ne possède pas ?
A vous de juger.
Mme Ziouche née Bedj