LASNAMIA

vingt cinq jours aprés le 17 OCTOBRE 1961

 

Après une longue absence ,je réapparais avec ce souvenir indélébile qui figure dans mes mémoires j'étais en stage à Paris La Seine. 
Durant mes heures libres et mes jours de repos, je sortais avec mon voisin et ami d'enfance Karim qui connaissait bien Paris. Il y faisait ses études d'architecture et était heureux tout comme moi de me servir de guide. Lorsque nous passâmes un soir sur l'un des multiples ponts, nous nous arrêtâmes et nous nous accoudâmes sur le parapet. Karim me dit d'un ton solennel :- tu vois, la dessous c'est le cimetière de nos frères qui avaient manifesté pacifiquement à cause du couvre feu décrété pour les Musulmans., les Nord Africains, les basanés. Je baissai les yeux et je portai un autre regard sur cette Seine tant admirée pour sa beauté et chantée dans le monde entier. Tout mon être se mit à frissonner et à la haïr. Son eau était noire, lourde, huileuse. Elle faisait peur. Les réverbères qui y projetaient leurs faisceaux lumineux paraissaient ivres et l'agressaient en exécutant une danse macabre à sa surface .Ils les plongeaient pour scruter ses fonds vaseux et nauséabonds à la recherche des nombreux cadavres qu'elle avait engloutis et qu'elle avait gobés sans leur laisser une chance de survie. Dans cette prison éternelle gisaient de pauvres innocents balancés sans pitié par-dessus les ponts. Je maudissais ce fleuve traître et assassin. A chacun de mes passages, je détournais la tête, levais les mains vers le ciel pour réciter la prière des morts. J'étais traumatisée et obnubilée durant longtemps par l'image de ce cruel destin. J'en étais arrivée à avoir la phobie des espaces aquatiques, la nuit........... .
 
ziouche farida (ziouchefarida@yahoo.fr) :


17/10/2014
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