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Ces profs du Lycée Es-salam qui nous ont marqués (Youcef L'Asnami)

Ces profs du Lycée Es-salam qui nous ont marqués (Youcef L'Asnami)

Il y a des profs qui vous marquent à vie… En particulier ceux qu’on appelait des « coopérants »… Quelques exemples que vous pouvez completer

-          Classe de 3eme. M. Noceir.. Egyptien.. Frère musulman. Prof d’histoire. Qui ignorait NOTRE histoire mais qui nous a gavé du conflit israélo-palestinien… au point où il nous a rendu addicts.. On préférait en définitive qu’il nous parle de ce conflit, qui n’était pas au programme, que du programme officiel. Car, à l’examen,  il ne pouvait nous poser des questions sur ce qui n’a pas été traité en classe. Du coup…. Sur l’année entière, on a roulé avec 4 ou 5 cours…
-          Mme Boureau. Prof d’anglais. Que j’aimais beaucoup tout en détestant son mari, qui lui était notre prof d’histoire géo. C’est par elle que j’ai réussi à avoir ma première gifle violente de mon feu père car elle avait signalé sur mon bulletin «  Élève aux réactions curieuses !  Déchire sa feuille lorsqu’il n’est pas content de sa note ! Je ne l’ai plus refait ! 
-          Classe de 3eme toujours. M. Jobert. Un curé. Prof de maths. Toujours habillé en gris et avec les mêmes vêtements. Je passais mon temps à voir s’il s’agissait des mêmes vêtements ou que tous ses pantalons et vestes sont de cette couleur et de cette forme. Un temps fou… Je ne l’ai jamais su. Il a été assassiné chez lui bien avant la décennie noire…
-          Classe de Terminale. M. Clary. Prof de Philo. Il avait la particularité de ne même pas finir sa phrase quand la cloche de fin de cours sonnait. Il commençait par exemple à écrire sur le tableau une phrase et dès que la cloche sonnait, il laissait tomber le bout de craie et arrêtait de parler. Et s’habillait toujours en pantalon et pull très (trop) serrés. C’est de lui que j’ai retenu « je n’enseigne pas, je raconte… »
-          Classe de Première. M. ACHIT. Algérien. Prof d’histoire. Une vraie assistante sociale. Avant de commencer le cours, il passait devant tous les « pauvres » de la classe pour voir s’ils avaient bien mangé la veille, s’ils n’avaient pas de soucis. Il n’a pas hésité un jour à interrompre le cours et aller chercher le proviseur pour lui montrer un élève habillé d’une simple chemise alors qu’il faisait très froid. Cette scène vous marque à vie. 
-          Classe de Seconde. Un autre prof d’histoire. M. Omar. Un souffi. L’appel des élèves durait à peu près autant que le cours soit une petite demi-heure. Car il commentait presque tous les noms. Bahdalni une fois en me demandant si, dans ma famille, il y avait des chanteurs de souks. 
-          Classe de Terminale. M. Moreau. Prof de Physique. C’est lui qui m’a fait aimer l’enseignement et la formation dans lesquels je baigne toujours.  Il écrivait tout au tableau. Absolument tout. Il n’avait jamais sur lui ni cahier, ni livres. Juste une brosse et un petit sac plein de craies de toutes les couleurs. Un pédagogue hors pair. Mais d’un mépris total pour les élèves moyens ou nuls en Physique. Ce que je ne lui ai jamais pardonné. Et on en a longuement  parlé, car on est devenu de très bons amis longtemps après le Bac. En revanche il aidait matériellement énormément les élèves les plus démunis, mais à condition que leur moyenne soit au dessus de 15/20. Ce que je n’ai jamais accepté !
-          Classe de Terminale. M. Rivoire. Prof de maths. Mais il nous retirait autant de points pour les fautes de français que pour les fautes de raisonnement ou de calculs. Taciturne. Ne communiquait jamais. Je ne l’ai jamais vu sourire une seule fois. C’est lui qui nous disait que « Ecrire, c’est exprimer sa pensée. Lorsque la pensée est claire, tout devrait l’être »

 



28/03/2014
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