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Chioune, l’artiste qui tire les ficelles.

Hamid Dahmani a partagé la photo de Unima Algerie.
21 mars, 19:27
 
 
 
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Portrait d’un marionnettiste.

 


Chioune, l’artiste qui tire les ficelles.

 


L’art de la marionnette est sublime quand il accapare l’esprit et fait rêver les enfants. On dit aussi que la marionnette à le pouvoir de fasciner ses admirateurs de tous âges. Le théâtre de la marionnette est aussi vieux que l’antiquité et son histoire est universelle. Ces petites figurines articulées ou inarticulées sont façonnées avec du bois, du carton et du tissu ainsi qu’avec d’autres moyens plus étonnants. Ce sont des objets d’art, qui sont manipulés par les gens du spectacle. Ces pantins font la joie des plus petits quand elles bougent aux bouts des fils. Elles parlent, elles chantent et elles dansent, quand elles racontent des histoires .Le monde de la marionnette à beaucoup évolué, aujourd’hui, on croise souvent dans la rue la marionnette qui joue dans le décor du castelet, ou dans des scènes de théâtre ambulant. Même les plateaux de télévisions ont leurs parts de la marionnette pour divertir et caricaturer des personnalités politiques ou pour raconter des histoires légendaires. D’ailleurs il y a une expression qui désigne de marionnettes les gens qui sont manipulés par d’autres personnes. Pour en savoir plus sur cette passion éducative et attractive, nous nous sommes rapprochés de monsieur Chioune Abdennour doyen des marionnettistes de la ville de Chlef, et auteur de plusieurs publications pour enfants qui ont été adaptées dans des scènes du théâtre de la marionnette. Aussi monsieur Chioune a bien voulu nous raconter le récit fabuleux de cette merveilleuse épopée de la marionnette dans l’ex-ville d’El-Asnam. Il était une fois en 1969, le temple cheikh Larbi Tebessi, un lieu mémorable du spectacle de la marionnette .Un théâtre magique pour faire voyager dans le rêve, les enfants qui adoraient ces figurines appelées «ârais garagouze » (marionnettes) qui leur donner tout le bonheur.
Chlef est surement le berceau de la marionnette ici dans le pays nous affirme notre interlocuteur. C’est en 1969 qu’a débuté le rêve et l’envie artistique pour ces petites poupées devenues très populaires. L’histoire commence dans une maison de jeunes relevant du ministère de la jeunesse et des sports, située sur la route des carrières dans le chef lieu de l’ex-ville d’El-Asnam que la première section du théâtre de la marionnette a vue le jour dans la région. Cette rencontre technique consistait à la mise en place des moyens humains et matériels pour mettre sur les rails la première troupe de marionnettes du pays. Apres une formation initiée par la direction de la jeunesse et des sports sous la houlette des formateurs locaux de l’époque ; messieurs Boudria et Sehailia les principaux animateurs de ce séminaire qui ont prodigués les ficelles du métier de cette nouvelle discipline artistique aux stagiaires retenus pour cette formation qui a regroupé localement les candidats de la wilaya d’El Asnam dans un stage accéléré. Monsieur Chioune se rappelle encore de ces moments forts du passé ou l’activité culturelle était précaire, mais l’enthousiasme débordait avec ces jeunes qui ont fait le choix d’embrasser cette passion et suivre un stage de perfectionnement pour faire fonctionner et animer les spectacles de la marionnette au tout début de l’indépendance de l’Algérie. C’est a partir de moyens limités que l’aventure dans le monde de la marionnette a commencé dans la maison de jeunes à cette époque, et que les premières marionnettes ont été façonnées avec du bois, de la pate à journal, du papier mâché et de la colle des mains de ces autodidactes pour leurs données des apparences de personnages de contes. Chioune se souvient de ces moments de la débrouille ou en s’inspirait du patrimoine artistique de notre terroir et du patrimoine universel pour confectionner et habiller les figurines, afin de leur donner un aspect ludique des héros de contes célèbres qui ont bercés notre enfance il était une fois. Aladin, Ali Baba Loundja, Afrit,…Notre interlocuteur nous dira que les formes de marionnettes utilisées à cette époque étaient la « marionnette à gaine » manipulée par la main, la « marionnette à tige » qui se manipule par le bas avec une tige, la « marionnette à fils », contrôlée par des fils comme son nom l’indique. Les marionnettes géantes faisaient aussi parti du décor. A cette époque la troupe avait même participée à l’émission »Hadika sahira » au centre du cheikh Larbi Tebessi. ). À cette date existait trois maisons de jeunes dans la wilaya d’El-Asnam, qui avaient fait de la marionnette le credo du spectacle. Le premier festival national de la marionnette s’est déroulé dans la ville de Miliana et officialisé à Chlef en 1973. Le centre cheikh Larbi Tebessi a accueilli jusqu’en 2007 les festivals qui se sont déroulés par la suite dans le chef lieu de la ville d’El Asnam. En 2008 le festival de la marionnette est transféré à Ain Temouchent sur décision des pouvoirs publics. A ce jour les comédiens qui sont derrières ces divertissements théâtraux utilisent souvent le décor du castelet pour les scènes pour amuser les spectateurs. Et depuis tout ce temps écoulé, le spectacle de la marionnette a fait beaucoup de chemin avec beaucoup de talent professionnel. Pour cela il suffit de voir la popularité que rencontre les amis du théâtre qui brillent par la qualité du spectacle, quand ils font la joie des enfants dans les écoles, les crèches, les hôpitaux pour moraliser ou sensibiliser les enfants sur la vie citoyenne à l’échelle locale ou nationale. La marionnette est un instrument de communication, il symbolise le rêve affectueux de l’innocence et de l’enfance, nous dira Chioune le passionné marionnettiste. Il faut le rappeler que monsieur Chioune a une formation nationale de la marionnette et qu’il est titulaire d’un diplôme de formateur marionnettiste et qu’il a collaboré a plusieurs séminaires organisés dans le cadre du développement de cet art éducatif. Cet infatigable artiste a reçu plusieurs prix durant sa carrière artistique. Membre du jury il a beaucoup contribué a développé cet art de la marionnette qui fascine les enfants. Il est membre premier vice-président de la section Algérie relevant de l’organisation internationale (U.N.I.M.A). Dans le présent monsieur Chioune, ce personnage de l’ombre est toujours actif et se consacre à la recherche du parfait pour développer et perpétuer cet art en participant activement à la transmission de ce savoir aux nouvelles générations de l’association « Les amis du centre Cheikh Larbi Tebessi » qui a repris le flambeau, et qui est dirigé par l’artiste et animateur Hemaidi Zourgui Mohamed. Le bon temps est toujours là ,au cœur de ce centre dédié à la jeunesse, et le doyen de la marionnette continu a gouter au plaisir avec ses amis à confectionner dans l’atelier ces merveilleuses et gracieuses poupées adorées par tous les enfants du monde.

Hamid Dahmani



24/03/2017
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