LASNAMIA

De Lazare Carnot à l' Emir Abdelkader ( Le Chelif du 09/04/2014)

Une rue, une histoire

 

De Lazare Carnot, à l’Emir Abdelkader

 

Après l’indépendance, la rue Carnot située entre la rue d’Isly et le boulevard Abdelhamid Benbadis change de nom et devient rue de l’Emir Abdelkader en hommage au précurseur de la résistance algérienne et en remplacement du militaire et homme politique français Lazare Carnot. C’est une grande artère qui donnait accès, sur le côté ouest de la ville, à l’ex-hôpital et la vieille mairie d’El-Asnam, et à l’opposé, du côté est, à la cité administrative et la gare ferroviaire. C’est une rue très animée, débordante de vie ; chaque mètre de route raconte l’histoire des hommes qui ont foulé ses larges trottoirs ombragés jalonnés de ficus impeccablement alignés. Avant le tremblement de terre, la rue desservait le quartier et l’entrée des groupes scolaires des sœurs Bedj, de Benbadis et El-Khawarizmi ; elle était animée par le souffle des âmes qui résidaient dans les modestes maisons et les HLM et par les nombreux lieux de commerces qui faisaient la prospérité de la ville. C’est là que se trouvent l’hôtel des finances et l’immeuble des ponts et chaussées, deux repères de la cité. Elle nous rappelle au souvenir du champ de boules et des veillées nocturnes, du gigantesque bâtiment (Le Progrès) dit «Benali» qui abritait le local des scouts musulmans, de la Jeunesse du Front de libération nationale (JFLN), de l’épicerie et de la pâtisserie Hafi et Ziani, où les amis avaient pour habitude de se donner rendez-vous pour déguster ces succulents cocas aux anchois. La rue rappelle aussi l’histoire inoubliable des douloureux événements de la guerre d’Algérie. En 1961 eu lieu un accrochage inégal sur ces lieux engagé par les soldats français lourdement armés pour déloger deux valeureux moudjahidine El-hadj M’Hamed et Si Allal, deux héros décidés qui tomberont au champ d’honneur, les armes à la main. L’échange de tirs a duré toute une journée. Une stèle est érigée aujourd’hui en leur mémoire tout près des lieux où ils ont succombés honorablement. Gloire à nos chouhada. Rue mémorable, plus que centenaire qui a vu, lors du dernier tremblement de terre, plusieurs de ses bâtisses s’effondrer, emportant avec elles des dizaines d’innocentes victimes.

H. Dahmani

 



09/04/2014
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