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Du rôle de l'Etat dans l'environnement économique par M'hamed Abaci *

Du rôle de l'Etat dans l'environnement économique

par M'hamed Abaci *
Après une période extrêmement importante et marquante de l'histoire de l'indépendance de notre pays, l'Algérie est aujourd'hui face à ses réalités économiques et politiques dont le besoin se fait de plus en plus pesant au regard des mutations mondiales et régionales.

En effet, tous les pays ayant atteint aujourd'hui un haut niveau de développement économique et social, on reconnait la nécessité et l'intérêt grandissant d'une économie de marché, alors que notre pays demeure davantage dépendant d'une économie de rente. Dans les faits, l'Algérie n'est toujours pas dotée d'une économie politique cohérente, rendue nécessaire par l'évolution d'un nouvel ordre mondial qui impose de s'adapter tout en améliorant les règles et les mécanismes du marché. Mais là encore, faut-il rappeler que la politique et l'économie qui devaient être entourées des choix et des stratégies consacrées par les réformes économiques d'ouverture intervenues en 1989 demeurent encore une vue de l'esprit ne jouant presque aucun rôle aujourd'hui dans la croissance et la construction d'une économie de marché et qui demeurent la préoccupation majeure des investisseurs locaux et étrangers(IDE). C'est la raison pour laquelle on n'arrive ni à développer l'offre, ni à produire suffisamment, ni parvenir à créer suffisamment de richesses et d'emplois durables.

Dans cette optique il serait plus urgent pour notre gouvernement d'accentuer les efforts sur l'avancée des réformes économiques qui continuent de connaître le vide sur le terrain et restent toujours au centre de la polémique et de discours dans les milieux de l'économie et de la politique sans qu'il y ait une réelle réforme de l'entreprise dans la mesure où il n'y a pas eu une évolution d'Etat d'esprit et de culture d'entreprise dans ce mouvement de réformes, car en termes de rentabilité, beaucoup d'entreprises devraient déposer leur bilan dans la mesure où l'économie s'est globalisée dans le contexte de la mondialisation. Une telle réorientation doit s'accompagner aujourd'hui de réformes complémentaires ou du moins de mesures correctives d'expression d'économie politique pour une approche nouvelle du rôle de l'Etat dans l'économie afin que l'entreprise retrouve désormais sa vitalité et sa raison d'être de manière à lui éviter autant que possible les blocages bureaucratiques pour répondre aux exigences économiques de l'heure. Ce rôle, est décisif dans la structure de l'économie pour restaurer rapidement la croissance et l'investissement productif par une réelle relation en termes de perspectives économique et commerciale internationales où tous les leviers sont entre les mains du groupe des sept pays les plus industrialisés de la planète qui sont ( USA, France, l'Angleterre, le japon, l'Italie, l'Allemagne et le canada ) C'est ainsi que, le Monde fonctionne et évolue aujourd'hui auquel notre pays doit s'inscrire en mettant en avant les entreprises et les compétences. Nous paraît comme une voie fondamentale pour assainir le marché et libérer les bras et les cerveaux pour la grande croissance et la création d'emplois durables.

Cela doit constituer un aspect majeur d'un nouveau projet économique du pays auquel doit reposer les choix et les formes de la future économie de l'Algérie. En mettant en place les mécanismes les plus appropriés entre l'Etat et le marché permettant aux entreprises de s'oxygéner dans la conjoncture actuelle qui s'avère pénible en matière de production, d'emploi, de pouvoir d'achat, de croissance… prônant ainsi un nouveau rôle de l'Etat dans l'organisation, l'orientation stratégique et la régulation économique plus dynamique aux normes et éthiques internationales, qui pourraient éventuellement nous intégrer dans la nouvelle économie et les évolutions mondiales. En effet, aujourd'hui, nous sommes à l'heure de la mondialisation et la globalisation, les rapports se tiennent largement sur les questions économiques, commerciales et financières qui intéressent l'entreprise. Donc, réfléchir en terme international est indispensable en cette ère de compétition impitoyable dont notamment le droit économique occupe aujourd'hui une place de choix dans l'amélioration du climat des affaires et de la qualité de l'entreprise. Pourquoi ?parce qu'en Algérie, il y a cette épineuse question : on n'a pas des idées au sens des technologies et du management, mais on a du pétrole, du gaz et des capitaux, voire nous sommes une nation de richesses, qu'il convient de savoir utiliser cette arme en ces moments d'une économie de production vulnérable pour le développement industriel. Dans ce nouveau contexte ,notre souhait, est que L'économie d'entreprise devienne la première clé de notre politique économique pour une nouvelle dynamique de développement national est le maillon fort des politiques publiques pour la création des richesses ,l'emploi durable et de même pour renforcer le budget de l'Etat en matière de fiscalité ordinaire et de balance des paiements en devises fortes qui constituent la contre partie du rôle et des efforts de l'Etat. Il est bien évident que le gouvernement, est appelé à relever ce défi par la nécessité d'une stratégie d'entreprise ouverte en amont et en aval ,pour développer les exportations hors hydrocarbures, sachant bien que potentiellement, de par nos capacités technico-industrielles, notre vaste territoire, nos richesses naturelles et notre situation géostratégique ,nous avons tous les atouts en main et les avantages comparatifs, pour s'en sortir vers une issue rapide et devenir le premier pays développé de l'Afrique et afficher notre supériorité économique et commerciale régionale dans les espaces maghrébins-Arabe et Afrique. Cela suppose que toutes les compétences soient sollicitées et pleinement mises au cœur du changement et engagées dans l'action d'une révolution économique, le crédo des pays développés « aujourd'hui, si l'on veut faire carrière dans la politique ou la finance, c'est bien dans l'économie que l'on se fait un Nom ». L'importance d'une telle approche, nous conduit à aborder la question concernant l'heure de vérité pour l'après pétrole, tant elle se veut d'une importance capitale et incontournable pour l'avenir de notre pays. Nous n'avons toujours pas réglé la question de bâtir une économie sur l'industrie et les connaissances du savoir, et c'est toute l'importance de l'enjeu futur au regard de notre éventuelle adhésion à l'OMC autant chez le citoyen que la classe politique .En effet, le pétrole reste l'unique ressource économique et financière qui a fait vivre l'algérien durant ces cinq dernières décennies. Effectivement, jusqu'ici nos acteurs de l'économie demeurent assez classiques et conservateurs en matière de pratique de l'économie moderne pour en faire de l'entreprise le fondement du système économique et financier du pays et un lieu opérationnel stratégique nécessaire pour développer l'offre et placer l'excédent à l'exportation qui demeure la préoccupation majeure de notre indépendance économique en dehors des hydrocarbures . La vraie question des enjeux de l'économie de marché et nécessité des réformes économiques complémentaires s'impose qui consacrerait la naissance d'une nouvelle économie qu'exige l'étape actuelle pour aller sur le marché international et s'imposer dans le nouveau paysage économique qui est celui de passer à un management multinational dont l'entreprise doit devenir une culture de progrès de la société et l'instrument privilégié de notre développement économique.

Il s'agit ainsi pour notre gouvernement, un objectif stratégique à atteindre pour enclencher une nouvelle économie pour développer une stratégie par croissance externe afin d'accélérer notre développement industriel. Aussi et surtout gagner la confiance et l'appui des investisseurs directs étrangers (IDE) pour susciter des opportunités de l'acte d'investir pour améliorer notre économie et accroitre le rendement des dépenses publiques .Et par voie de conséquence réduire les lourdes subventions de l'Etat pour pouvoir réduire la facture d'importation, et enfin, de se mettre à un niveau mondial, si l'on veut que le progrès dans l'économie de nos entreprises aillent du même pas ceci d'une part, et d'une autre part, c'est l'heure d'un premier bilan de nos réformes économiques à 50ans, mérite qu'on s'y arrête pour étudier l'état des lieux qu'exige l'étape actuelle pour mettre en évidence à la fois les aspects positifs et les aspects négatifs selon la démarche universitaire :thèse-antithèse-synthèse aussi bien dans les volets économique et humain que politique sur l'avenir de l'économie algérienne qui vise effectivement à aborder un sujet clé de société face au défi de l'après-pétrole tant que nous sommes dépendant« les algériens et le prix du baril de pétrole » qui risque d'influer encore sur les mentalités c'est-à-dire nous misons toujours sur le prix du pétrole qui nous garantissait le fonctionnement du pays et l'on s'achemine ainsi à oublier que notre développent économique et notre progrès social réside dans les valeurs du travail, la production et du savoir.

C'est là qu'on juge l'arbre à ses fruits pour bien attaquer l'avenir .Sinon, on parlera alors d'une deuxième chance pour notre pays et de donner une base plus solide à nos réformes qui sont restées jusqu'ici comme un remède, mais pas de miracle. Faute d'une législation économique et financière en harmonie avec l'entreprise et l'investisseur

Tous les algériens se rappellent de cette chute énorme des prix du pétrole qui a mené notre pays vers une grande crise socio-économique des années 1986/1990, provoquant la liquidation de près d'un millier d'entreprises, l'explosion du chômage de près de 30%, l'inflation de près de 25% et enfin l'explosion sociale concernant la tragédie nationale du 5octobre 1988... Cela appelle également qu'il faut prévoir ce que va devenir notre économie à la lumière de l'évènement de l'attaque terroriste contre le site gazier de In Amenas, voire encore, de l'évolution démographique aggravera la situation si l'on sait que 75% de nos besoins sont importés où nos réserves de changes peuvent devenir préoccupantes pour notre balance de paiement en cas de baisse des cours du pétrole dans la mesure où l'équilibre du budget de la nation est tributaire du prix du baril de pétrole aboutissant aujourd'hui ,un seuil de 110 dollars en dépit du déficit budgétaire ainsi généré pour la troisième année consécutive et de la faiblesse de la structure de nos exportations hors hydrocarbures.

En effet, l'Etat poursuit depuis deux décennies une véritable bataille dans la réalisation des infrastructures et d'équipements collectifs, certes salutaires et répondant à une nécessité incontournable. Mais sachant que l'importance économique d'un pays se crée et se développe au risque de se répéter dans l'entreprise un secteur clé pour l'économie nationale dont notamment, il y a un écart cruel entre l'offre et la demande, plus cruel encore la fiscalité ordinaire et l'exportation hors hydrocarbures, qui posent de sérieux problèmes et suscitent des inquiétudes en matière de consolidation et de perspectives budgétaires. Cela va sans dire que, l'économie algérienne fonctionne par la demande et non par les incitations à l'augmentation de l'offre qui reste plus faible de manière permanente dans la mesure où on exporte 2 milliards de dollars hors hydrocarbures contre 50 milliards de dollars en importation soit près de 60% des recettes totales d'exportations et 75% environ de nos besoins. Prendre conscience de l'enjeu de l'entreprise, c'est prendre conscience de l'importance de l'économie de croissance et de développement économique et social d'un pays .Pour cela, nous avons suffisamment de richesses et d'espaces pour créer autant d'entreprises pour améliorer la situation et par conséquent donner une nouvelle vie économique et sociale aux algériens.

Comme en témoigne ces indicateurs, l'argent de la rente pétrolière continuera t-il, sinon, à nous hanter? Telle est la question qu'il faudrait enfin se poser aujourd'hui. Par contre, nous sommes très heureux de la conjoncture favorable du prix de pétrole, car notre pays en dépend presque totalement ça nous fait gagner une masse d'argent en devise forte supplémentaire, mais l'argent n'a de valeur que si l'on sait s'en servir pour en tirer profit dans la croissance et le développement économique durable.

Les réformes économiques complémentaires ou de mesures correctives que nous préconisons visent principalement à injecter un sang nouveau dans les entreprises, véritables enjeux de la croissance, de l'amélioration du pouvoir d'achat et de l'emploi.il va sans dire, définir et intégrer de nouvelles politiques de gouvernance face aux nouvelles évolutions du monde de l'économie pour s'attaquer aux contraintes structurelles.

En premier lieu : le fonctionnement de l'administration fondement de : l'efficacité de l'Etat, la qualité de la réglementation, la lutte contre la corruption, la gestion des fonds publics, l'organisation régionale, la gestion des services publics, la gestion des villes, l'assainissement de l'environnement, le rôle et place de la société civile et des élites.

En second lieu : la réforme de l'économie d'entreprise conforme au droit privé fondement de : l'efficacité économique demeure la préoccupation majeure des investisseurs. Cela suppose, simplification davantage des conditions d'installation, de liberté création d'entreprises, respect du droit commercial, protection des droits de propriété industrielle et intellectuelle, règles et lois sur la concurrence et la transparence, la qualité du système fiscal, la qualité du système bancaire, et enfin, Laisser émerger les libertés d'initiatives et les idées novatrices, compte tenu de l'importance de l'implication des élus, des organisations professionnelles et de la société en général. C'est en somme donner à travers ces réformes une bonne base de développement de l'entreprise pour la mobilisation économique par rapport à l'économie de rente et contribueront certainement à faire évoluer la gouvernance économique du pays et par conséquent permettront à notre économie d'atteindre les performances en conformité avec les potentialités et les atouts dont disposent le pays

Dans cette optique, l'Algérie a besoin d'une économie locale avec plus d'Etat de droit et de justice sociale évinçant les gestions autoritaires et bureaucratiques entra vantes par une juste répartition du produit intérieur brut revenus(PIB) notamment de la valorisation des ressources locales qui doivent profiter à l'économie future de l'Algérie, il y a nécessité pour notre pays d'aller vers la gouvernance et les mécanismes de la régionalisation comme étant une alternative pour rééquilibrer la politique socio-économique pour une meilleure efficacité des politiques publiques au niveau territorial.

En effet, dans cette nouvelle étape décisive, nos Assemblées élues et de l'administration locale deviennent compétitives, efficaces et qu'elles déploient à cet effet, des indicateurs économiques, financiers, sociaux et culturels. C'est dans ce domaine stratégique qu'elles sont appelées, aujourd'hui, à établir la connexion entre le développement local, l'entreprise économique, l'investisseur et, enfin, développer des rapports bien établis avec les citoyens, la société civile, l'élite, en leur qualité de sujets des grandes valeurs du progrès .lesquels ont peu évolué jusque là, car il se trouve sur le terrain l'inexistence de normes de gouvernance de la société où l'algérien a perdu toute notion de travail et de rationalité .c'est aussi et surtout ces tensions sociales que connaît aujourd'hui notre pays, de façon accélérées avec une forte urbanisation et une forte domination des jeunes est en fait beaucoup plus rapide et problématique au plan social.Par ailleurs, le manque à gagner est important en matière de création de richesses, de revenus fiscaux, de valorisation des ressources et de revenus. En somme, une politique de l'offre qui consacre le développement économique local.

En résumé :

Cela doit constituer un aspect majeur d'un nouveau projet de politique budgétaire du pays auquel doit reposer les choix et les formes de la future économie et en finir avec la rente et l'esprit beylical persistant encore dans les rouages de l'organisation et la gestion de nos institutions et nos entreprises. D'où l'activité économique s'est sensiblement dégradée par rapport aux potentialités de production dont le pays dispose à travers les zones industrielles et ce malgré le soutien financier en concours définitif et d'énormes plans de relances économiques dont l'Etat investissait près de 45%du PIB pour une croissance de 3 à 5%.

* Financier et auteur de deux ouvrages : « Comptabilité des sociétés et gouvernance des entreprises ».mhamedabaci@yahoo.fr



21/02/2013
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