LASNAMIA

Jeu d'ombres (Le Quotidien d'Oran du 14/08/2018

  
Jeu d'ombres
 

par Hamid Dahmani

 

Le ministre, l'ambassadeur, le wali… sont des commis de l'Etat qui encadrent les institutions qui font fonctionner le pays. Sachez messieurs les malavisés que ces êtres ne sont pas des illuminés, et que ce ne sont pas des saints tombés du ciel, et qu'ils peuvent ne pas faire l'unanimité auprès de l'élite du pays. En fin de compte, ce ne sont que des êtres humains comme nous tous qui avons fait et faisons certainement beaucoup de bêtises. 

Aujourd'hui, le hasard et le temps maladroit ont voulu que des décideurs du système, cachés dans l'ombre, les ont désignés pour nous surveiller, parce qu'eux-mêmes sont surveillés par ceux qui sont dissimulés dans l'ombre. C'est gens-là, qui ont la qualité de hauts fonctionnaires de l'Etat, ne sont en fait que des pions qui ne bougent de leurs places que lorsqu'ils sont invités à le faire par les marionnettistes qui sont censés les faire bouger comme des marionnettes. 

Généralement les âmes qui surgissent soudainement ne sont pas des saints qui n'ont rien à se reprocher. Ils ne sont pas aussi blancs comme neige comme on nous le fait croire. Ils ont énormément de défauts comme tous les ratés qui ont réussi dans ce bled et ailleurs. Ils mentent, ils font dans le népotisme, le copinage, le benâmisme et ils en rajoutent… Ce ne sont pas de simples «mouwatinine» comme nous, parce qu'ils sont un peu beaucoup «très spécial». Ils ne décident pas de leur propre chef pour dénouer les problèmes avant que le pire n'advienne, mais toujours sous la pression populaire ou de ceux qui ordonnent véritablement. En réalité ce sont des hommes de main habillés en costume avec des gardes du corps pour impressionner les peuplades soumises seulement. 

On raconte une histoire qui s'est déroulée dans un triste hôpital du pays où généralement ce sont les plus simples citoyens qui se rendent pour se soigner parce qu'il n'y a pas mieux dans le pays. Tout le monde sait que les grosses légumes affiliées au système, connus sous le qualificatif de «chekhssiates siyassiya» (hommes politiques) se rendent chez «fafa wa akhawatiha» (France ou pays de l'Union) pour se soigner convenablement. Aux frais de la princesse, comme toujours. 

On dit qu'un jour, en pleine nuit, une ambulance de l'hosto d'une ville, tous feux et sirènes allumés, avait ramené et déposé aux urgences une grande figure de la scène politique, incognito dans son pyjama, inconsciente, à la suite d'un malaise cardiaque. Aussitôt on appela à son chevet un jeune médecin résident qui était de garde. Le jeune médecin déboutonna la veste du pyjama du personnage qui était dans les pommes, pour l'ausculter, et là, il découvrit un buste poilu et bombé, plein de symboles de «wchem» (tatouages). 

On dit que le médecin de garde, ses assistants et tous les gens qui étaient dans les urgences ce jour-là, gardent dans leur esprit ces moments inoubliables qui les ont fait se tordre de rire toute la nuit dans le service des urgences. Parce qu'il fallait voir de quels tatouages il s'agissait ! 


14/08/2018
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