Marché " couvert "
Marché " couvert "
Je marche avec l’esprit envolé dans les airs au milieu des chiffonniers qui ont envahis mon espace et mon parterre. Je marche et je zigzag au gré des étals et des brouettes stationnées sur les trottoirs comme dans un jeu de labyrinthe en plein air. Je marche et je sautille au milieu des bassines ,des marmites ,de la quincaillerie et des accessoires pour me frayer un petit passage dans ce désordre municipal. Je marche avec hâte pour me sauver de cette foire tolérer par les croque-morts. Je jette mes pieds sur le sol crasseux et dénivelé de la ville qui a été abandonnée au commerce de ched-med et de l’informel. La rue et ses trottoirs souffrent de l’insalubrité et de la médiocrité des spéculateurs. La ville et ses espaces ont été jetés en pâtures aux sauterelles venues d’ailleurs. J’avance d’un pas pressé au milieu de la foule pour me retirer dans mon coin et fuir ce marché de fous à la merci de la grande pagaille. Aubergines, oignons, salades et fruits pourries côtoient les tas d’ordures dans la rue de mes ex-plaisirs. Le grand boulevard de l’Emir est noyé dans l’anarchie du commerce et du trafic. Je marche et je tourne en rond dans ces lieux sans espoir de retrouver mon bonheur. J’ai perdu ma rue et mes repères qui se sont effacées comme des éclairs. Je vagabonde au pied des immeubles délabrés et des rigoles sales et infester de bouteilles remplies d’urines. Je vague dans mes vieux rêves et je prie les saints qui ne sont plus là pour sauver notre ame des malotrus et des sauvages. Dans la rue des martyrs c’est devenu aussi pire !je marche et je bute les pieds dans les cageots et les roues de charrettes stationnées devant les boutiques. Mon dieu qu’avons-nous fait pour mériter un supplice pareil ! Les gros-bras et les bras cassés ont fait alliance contre la pertinence. Les places et les trottoirs sont inondées de lits de camp et de parasol et d’objets mis à la vente sont crainte de descente et des fourrières. Le désordre et la confusion sont un patrimoine de la ville protéger par le laxisme. Ma ville natale me déçoit elle est devenue la proie des hors la loi.
ADEL
