LASNAMIA

Sakou b'ghal

Sakou b’ghal.

 

Les dictons populaires ont trouvés leur source dans les origines sociales. Pour cela les anciens se sont inspirés dans le passé, de la réalité pour trouver le juste mot pour décrire et donner une morale pour chaque type de situations .Et parmi ces sages dictons du terroir, il y’an a un qui dit que ; Les mulets se sont rués entre eux, et c’est l’âne qui a encaissé le coup de sabot. « Esakou l’bghal, we dharba djete fel h’mar ». Comme quoi que, dans cette vie injuste, c’est toujours les plus malchanceux qui paient pour les pots cassés, ou la mauvaise humeur des autres. Les puissants font de grandes bêtises de parcours, et c’est toujours les innocents qui ne sont pas associés à leurs projets bidon qui font les frais de cette précipitation hasardeuse. Les gens ne sont jamais à l’abri des ruades ou des tuiles qui peuvent leur tomber du ciel. Les infortunés dépendent du bon vouloir des têtes de mule qui crânent et qui décident à leur place. Les pauvres victimes ne savent pas à quel saint se vouer. « El h’mar h’mari,wana rekab me lawr .»(L’âne m’appartient, et je monte  derrière), dit son propriétaire légitime. Dans cet immense territoire célèbre pour ses violations de droits de l’homme,  les ruades sont légendes. Aussi, pour asseoir son autorité il faut trouver des victimes. Et les plus fragiles sont les cibles idéales de cette injustice aveugle. Les hauts placés se chamaillent entre eux, et c’est leur entourage qui récolte les coups. Il y a une citation qui dit que ; «  le mal est un mulet, il est opiniâtre et stérile ». Les mulets  font des siennes, et c’est le pauvre baudet qui est assommé par le coup de sabot perdu. Il arrive souvent que les mulets se donnent des coups de sabots entre eux, et ils ne se font pas de cadeau, et envoient au tapis leurs semblables. C’est ce qu’on appelle subir les foudres d’un bon coup de sabot bien ferré. Depuis le temps, ce sont les mulets qui nous gratifient de coups de sabots bien placés, et nous font tourner en bourrique dans ce cauchemar qui n’en finit pas. Les abrutis sont forts comme des mulets mais ils raisonnent comme des benêts. « Éloignez vous, de notre espace ! », si vous ne voulez pas goûter aux coups de sabots, nous préviennent les rueurs. Quand on se réjoui des malheurs de quelqu’un , on le fait savoir dans le jargon du pays par la réflexion suivante « sakou b’ghal !». Il n’y a que les ânes et les mulets qui nient leurs origines, dit la sage citation. Les ruades avec les coups de sabots, sont une tradition chez les plus puissants de cette contrée. Recevoir un coup de pied au derrière, en guise de renvoi, est une formule qui signifie, va voir ailleurs si j’y suis. Etre fort et solide comme un mulet, n’arrange pas la vie du baudet qui est le sujet des histoires péjoratives. Dans le présent les vraies têtes de mule  paissent librement dans les pâturages urbains. Quand les mulets font des mouvements, il faut s’attendre à des lancers de ruades hasardeuses.

 

Hamid Dahmani

 



18/11/2016
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