LE MONOPRIX
LE MONOPRIX
L'empreinte de la cité "Hay Nasr "dite monoprix reste toujours présente et vivante et demeurera pour toujours inscrite dans la mémoire des gens qui ont connus, vecus et travaillaient dans les couloirs de ce grand bazar couvert dans le cœur d'El-Asnam .Cet espace commercial des années 60, mitoyen du jardin public et qui fait face à la rue des martyrs est tombé avec le dernier séisme qui a frappé la région en 1980.Cette infrastructure composée d'un R+2 avait une dimension de presque trois fois un stade de football. Cet espace a été construit après le séisme de 1954 et il avait été baptisé à l'époque de « centre commercial Saint Réparatus « Le rez de chaussée de ce mastodonte construit en béton et brique rouge était réservé pour les activités commerciales diverses.Les premiers et deuxièmes étages étaient occupés par des locataires particuliers.Il m'arrive de fois l'envie de fouler le macadam de ces lieux mémorables, qui jadis au moment de notre enfance et de notre jeunesse était un espace de rendez vous et un grand repère du commerce tout confondu.Les souvenirs toujours vivants des activités commerciales au sein de cet immeuble géant, animé par les cafés populaires de Mokrane, Sersoub, Kaddour ,El-Bachir et des restaurants Aroudj, maakouda ,Benaouda , Tebbal , étaient des endroits incontournables dans la journée et en fin de journée par les travailleurs. Ces endroits de détentes et de restaurations étaient remplis de clients habitués au casse croûtes ou aux jeux de dominos ou de cartes a partir de 17 heures.Il y'avait aussi la salle de jeu des amateurs de pick foot et du flipper qui était régulièrement bondée d'accrocs de ces loisirs.La coopérative El-Feth avec à sa tête Mr Brahmi Abbés avait également ses bureaux et ses stands de ventes des fruits et légumes au centre du Monoprix.Cheikh Belkhiati et Bouzidi avaient aussi leurs magasins de disques et de cassettes dans l'enceinte en face de la rue des martyrs.
Le sport avait aussi son enseigne avec la salle de judo au 1er étage. Une salle chapeautée par l'hydraulique et qui avait comme président d'honneur mr Medjaheur. Avec des jeunes sportifs entraînés par Med Bensaadia, Cherif Zaitra Laid, Maiga, et tous les autres sportifs.A cette époque la ville d'El-asnam avait une bonne équipe de judo, formée de talentueux judokas, Driss, Karnaoui, Djaafar, Rahim, Mohamed japonais, Abdelhadi, Kasmi, commandos, etc.
Il y'avait aussi le marché couvert avec son entrée principale en face de l'oued Chlef et des mandataires.C'était un marché très fonctionnel et propre avec des petits carreaux de commerces et des étals de ventes, de boucheries, de poissons, fruits et légumes etc.
Et tout à l'extrémité et mitoyen du jardin public il y'avait les services de
Le monoprix c'était aussi pour la génération de jeunes de cette époque, l'endroit de draguer et de faire des touches avec les belles jeunes filles des environs et ma foi elles étaient belles, charmantes et gracieuses lorsque nous les croisions aux moments ou elles se rendaient en groupes au collège El-Khawarismi ou au lycée Salem.
Ah ! Quelle belle époque ! C'était la tendre jeunesse, l'âge de l'insouciance et de la joie de veillée tard dans la nuit et de rentrée chez soi après avoir vu un bon film au cinéma le Club ou l'Orléans. C'était le temps des Beatles, des Blaser's, des Castellums et du groupe chaabi El-Afrah. C'était aussi le temps des jeunes loups et des cheveux longs et des fringues a la mode, pantalon pattes d'éléphant et chemises à fleurs.Et on aimait bien aussi se faire pomponner chez nos coiffeurs attitrés de l'époque, Mohamed Yacoubi, Abderrahmane, Belkhriss,Tergou.
Aujourd'hui que reste t'il comme souvenir de ce grand marché public ? Rien!, absolument walou ! aucun repère. Même pas, un petit brin de souvenir coller au sol. Le tremblement de terre à tout emporter avec lui. Des familles entières ont étés décimées. Cette cité a été engloutie dans le néant.
Toutes les traces qui témoignaient dans le passé sur l'existence du monoprix se sont effacées sur le terrain avec le temps.Ce n'est plus qu'un terrain vague insignifiant avec une stèle baptisée pour la circonstance « Sahet Tadhamoun ».
Cet espace commémoratif qui devrait être normalement protégé, respecté et destiner pour des actions culturelles et les spectacles dédié au recueillement des disparus, et entrain de changer de destination et commence à être grignoter dans ses extrémités aux profits de bâtiments commerciaux qui poussent comme des champignons destinés aux commerces lucratifs. C'est comme si la vie sociale n'était constituée que de<< bie wa chra>>. La ville étouffe sous le poids de la construction hâtive et sans le savoir faire. Les espaces de détentes, ou de spectacles on ne connait pas ca à Chlef ! Et on à vite fait d'oublié le dernier séisme ravageur qui a endeuillé toute une population.
<<Bessah Idji enhar >>ou il était une fois le monoprix……
Allah yerham li-metou
ADEL