LASNAMIA

Lire en perte

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La culture, ce parent pauvre qu’on essaie à chaque fois d’enfuir dans les abysses de la médiocrité et de l’obscurantisme personnifié, est à chaque occasion bafouée et agressée par les tenants même du domaine de la culture. En effet, après le départ de M. Benrebiha Amar, ex-directeur de la culture de la wilaya de Chlef et avec la venue du nouveau directeur (sic), des pratiques ancestro-païennes reprennent le dessus à Chlef, sinon comment concevoir que les principaux promoteurs et acteurs des trois précédents festivals soient purement et simplement écartés sans aucune autre forme de procès au profit de qui et pourquoi ? C’est une question à laquelle les tenants de la culture à Chlef ne pourront peut-être pas y répondre mais elle restera posée et d’actualité, comme une arête de poisson en travers de la gorge. D’un autre côté comment concevoir qu’un festival qui prône la lecture et l’écriture et qui devrait amener nos enfants à aimer ces dernières puisse se faire par de la violence, en pétaradant à coups de tromblons par une vingtaine ou une trentaine de bonhommes, pendant plus d’une heure sillonnant les rues principales de la ville de Chlef. Comment amener nos enfants à la lecture par la violence et le tonnerre des tromblons qui ont agacé plus d’un et créé une sorte de peur et d’appréhension au sein de la population ? Certains disaient que c’est la ministre de la culture qui est venue et qu’on est train d’accueillir en pétaradant, d’autres disaient pourquoi nous cassent-ils les oreilles avec cela ? N’avons-nous pas assez de violence pour qu’on continue à nous écorcher nos tympans ? En effet, il aurait été plus judicieux de montrer peut-être des enfants et des grandes personnes entrain de lire, qui un journal, qui un livre, qui écrivant sur un tableau aurait été beaucoup adéquat pour cette manifestation qui se veut plus culturelle que festive. De même, il aurait été préférable de présenter des chars fleuris avec des petits acteurs de théâtre (comme ceux de la pièce de Bouâr’âra, ou les marionnettistes des amis du centre Larbi Tebessi, ou bien encore, une école de musique andalouse jouant sur un char aurait été beaucoup plus pertinent mais…… lorsqu’on veut jouer à « Cavalier seul » on ne peut récolter que du vent. Un cor n’a jamais fait un orchestre comme on dit dans l’ancien temps. Par ailleurs ce festival « lire en fête » est bien spécifique à la wilaya de Chlef mais malheureusement, on fait de l’importation de musiciens et baroudeurs d’une autre wilaya qui n’est autre que le fief du directeur de la culture. On nous a tlemcénisé à un certain moment par un certain wali et maintenant on essaie de nous khenchéliser. On va me traiter peut-être de régionaliste mais que dirait-on de ce nouveau directeur, fraichement débarqué de Khenchela qu’il rameute ceux de son fief alors que le festival « lire en fête » devrait surtout servir à encourager les écrivains, les artistes de tous bords mais surtout ceux de la wilaya de Chlef. Espérant seulement que les abysses de l’obscurantisme ne puissent engloutir la culture dans son sens le plus étymologique du terme. Prions Dieu de nous prémunir d’une telle catastrophe. El Asnam, orpheline ! A chaque fois, on t’étouffe par des agissements inconsidérés, qui portent atteinte à ton intégrité et à ta valeur culturelle ancestrale.

                                                                                              Mohamed Boudia 



07/09/2014
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