LASNAMIA

SIDI AMER (Mme Ziouche Bedj Farida.)

« SIDI AMER »
 
De ma fenêtre ouverte
 J'aperçois toutes les tombes
 D'herbes folles couvertes
 C'est tout un autre monde.
 Ils sont partis nos aïeux
 Dans ce sinistre endroit,
 Pourquoi fermer les yeux
 Quand la preuve est là.
 Papa aimait les fleurs,
 Maman aimait les roses,
 C'est dans ce triste lieu
 Qu'hélas ils reposent.
 J'arrive jusqu'à la porte,
 Mon sang se glace d'effroi
 De voir toutes les hordes
 De chiens affamés qui aboient.
 Horreur ! Oh désespoir !
 Quand on pénètre là,
 Il faut le voir pour le croire
 Car on n'en revient pas.
 De l'entrée c'est la misère
 Les sentiers caillouteux
 On interrompt même sa prière
 Pour éviter les creux.
   Hé oui ! C'est la dernière demeure
 De nos amis, frères et parents
 Partis pour un monde meilleur
 Dans ce cimetière décevant.
 L'avez-vous vu ce cimetière ?
 De la honte et la désolation !
 C'est celui de Sidi Amer,
 Ou toutes les bêtes trouvent pension.
 Les serpents sortent de partout
 Ondulant leur corps visqueux,
 Ils surgissent de leurs trous
 Nous frôlant même de leurs queues.
 Nous sommes les malvenus
 Dans cet endroit sacré
 Qui mal entretenu
 Leur donne toute liberté.
 Comment se recueillir
 Quand de tous les côtes
 Les broussailles nous déchirent
 Sans aucune pitié.
 Les méchantes ronces nous griffent,
 Notre pauvre corps en saigne
 Elles font mal, elles nous griffent
 Cette haute savane est leur règne.
 Les moutons et les chèvres se côtoient
 Ils broutent de tous côtés
 Ils ne craignent aucune loi
 Ils ne sont pas inquiétés.
 Ajoutez à cela toutes les bouteilles vides,
 Laissées là par les gens peu aimables
 Elles jonchent le sol aride,
 Offrant un spectacle déplorable.
   Et dire que c'est dans ce lieu
 Qu'un jour nous partirons
 Que l'on soit jeune ou vieux
 C'est ici que nous finirons.
 Réveillons nous gens d'El Asnam !
 N'oublions pas qu'un jour
 À notre tour nous rendrons l'âme
 Et habiterons là pour toujours.
   Redressez-vous les morts !
 La nuit faite une ronde
 Voyez ce que le sort
 A réservé à vos tombes.
   Et vous verrez ainsi
 Toute l'indifférence
 Des vivants en sursis
 Qui oublient leur échéance.
    
Mme Ziouche Bedj Farida.



04/10/2010
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