LA FETE DES ORANGES
Les années passent mais ne se ressemblent pas .les temps s'écoulent et se perdent dans le néant dans cette immense plaine du Cheliff. Une wilaya qui a construit toute son histoire sur l'agriculture et qui était jadis un grenier pour le pays. Cette région puisait sa grande dignité qui était issue de la production agricole toute confondue. Une terre bénie pour ceux qui l'ont aimés. Une terre très genereuse et prospère pour les amoureux de la terre nourricière et pour ceux qui l'ont cultivaient et qui l'ont entretenue et qui la leur rendue dans sa riche productivité.
El Asnam était très connue dans un passé très récent pour l'abondance de son orange. Le symbole agricole de la région a toujours était l'agrume (orange, mandarine, pamplemousse, citron).
Pour cela dans les années 60 et 70 la ville d'El Asnam fêter à sa manière annuellement cette heureuse vocation agricole.
Des espaces arboricoles à perte de vues. Des vergers d'orangeraies sans limites. Couvraient les terres agricoles des domaines autogéres dit bien vacants, qui occupaient directement des dizaines de milliers de travailleurs permanents et saisonniers et indirectement dans la même proportion , durant les grandes campagnes de la cueillette de l'orange saisonnière.
Des centaines d'exploitations agricoles éparpillées à travers tout le territoire de la wilaya produisaient des quantités considérables de ce fruit riche en vitamine C.
Chlef, Oued Fodda, Boukader, Oum edrou, Ouled fares, était les lieux privilégiés de l'arboriculture et des vergers a vocation agrumicole.
Des grandes étendues des terres agricoles appartenants a des domaines réputées dans la production de l'orange tel que, Sinfiti, Larbi ben m'hidi, si Benali, si Kaddar, Toumi, Sidi amar m'hamed, et Sidi ali m'hamed étaient les grands repères de
Une petite anecdote pour la circonstance
Tellement que les orangeraies étaient très répandues a travers tout le territoire de la wilaya que dans les communes agricoles il était rare de voir vendre des oranges chez les marchands de fruits et légumes et c'est ce qui fera dire a un chef de daïra de l'époque lors d'une réunion de travail dans une de ces communes " vous ne vendez pas d'oranges ici" ? Je n'ai pas vu une seule orange chez les marchands.
Tout cela pour dire que tout le monde mangeait à sa faim et goûter à ce fruit qui était a la portée des plus démunis à cette époque et pouvait glanait quelques oranges gratuitement dans ces exploitations qui appartenaient au peuple.
Jusque là le slogan de " la terre a celui qui la travaille" a été respecté.
Et pour fêter cette richesse la ville d'El-asnam a cette époque organisée des festivités en l'honneur de l'abondance de ce précieux fruit qu'est l'orange.
Et c'était très agréable de prendre une belle orange de chez nous dans les mains et de sentir son arome se dégager à travers la peau de l'orange au moment de la peler pour enfin goûter la saveur de ce fruit juteux et succulent.
Le fruit de l'orange était présent durant presque les quatre saisons ici dans le pays. De grandes variétés telles que
Et en parallèle à cette grande prospérité de la production d'agrumes en fêter joyeusement cet événement par une grande fiesta populaire.
Une animation culturelle et sportive particulière était constatable à travers tout les endroits populaires de la ville.
Défilé de chars fleuris, fantasia, glaglia, clique musicale militaire a travers les rues de la ville, course à pieds et de sacs de jutes, course des serveurs, course cycliste etc.
Soirées musicales tout genres confondus, moderne, chaabi, marocain avec des troupes locale et nationales.
Le sport était également de la fête a travers les diverses rencontrent sportives, football, judo, boxe, qui programmaient des affiches alléchantes.
L'orange avait sa propre équipe de football représentait par l'ofla locale qui avait un palmarès sportives très enviée.
C'était la fête continue jusqu'a l'aube pour le citoyen dans la sécurité totale.
L'orange était exposée partout. Elle était vendue en filet ou en cagette à des prix très abordables dans les stands de l'OFLA.
Le jour de l'ouverture de la fête les camions de l'Ofla distribuaient gracieusement des tonnes d'oranges à la population qui était en liesse ce jour.
A cette époque là. Derrière toute cette activité lucrative culturelle et sportive, il y avait des hommes d'initiative au savoir faire qui prenaient du vrai plaisir a rendre la vie agréable aux citoyens.
Qu'en est il aujourd'hui de cette fête mémorable ? walou !tout est parti . Il n'y a plus de fête. L'orange n'est plus accessible pour faire la grande fête.
On a voulu copier zaama ces années bonheurs et ça était un fiasco dans ce semblant de fête de l'orange.
Pour la circonstance on a rassemblé quelques veinards qu'ils ont enfermés dans un hangar, pour la vente des oranges et c'est tout. Des oranges de mauvaises qualités et qui n'ont plus le goût et la saveur du passé.
ya l'khaoua walah c'est une honte de voir vendre des oranges d'importations chez nos marchands de fruits ici en ville. Et voir ensuite ces gens venir nous dire qu'on va organiser une fête de l'orange. Il faut savoir que pour faire la fête d'un produit. D'abord il faut qu'il soit en abondance et à la portée de tout le monde.
Où est l'orange ? Inabordable pour le citoyen ! La plus part des orangeraies sont mortes à cause de leurs desséchements. Les domaines ont été la proie des vautours. Les biens vacants sont devenus"des biens va t'en"contre la volonté populaire.
Et si l'idée germerait encore dans vos têtes pour faire la fête de l'orange pour nous. Oubliez la! yer ham-oueldikoum. Nous fêtons à longueur de l'année notre amertume mélangée au chagrin de la belle orangeade.
Où est notre joie ? Dans la peste qui s"est abattue sur le butin agricole coloniale?
Il y'a un dicton populaire qui s'adapte bien a cette situation pénible pour la patrie et son patrimoine " il faut éviter de parler de corde dans la maison d'un pendu ".
ADEL