LASNAMIA

Le rien et le moins que rien ( Le Quotidien d'Oran du 26/02/2018)

 
Le rien et le moins que rien

 

 

par Hamid Dahmani

 

 
Quand les hommes politiques se transforment en cabotins ridicules, ils deviennent des riens ou des moins que rien qui se partagent notre quotidien ennuyeux dans ces moments mélancoliques et lamentables qui font la routine maladive du pays. Généralement, le rien ne sert pas à grand-chose et n'apporte rien de constructif dans une discussion fondamentale. Le rien ne crée pas d'ambiance, mais ce trois fois rien sait provoquer la violence. Il est seul sur la scène et parle à lui-même comme dans une pièce théâtrale. Le rien de la télé intervient, lui aussi, avec d'affreuses bêtises qui nous donnent une forte envie de vomir. Quand il est là, il n'y a pas photo et peu de chose qui suscitent l'intérêt de l'auditeur. Donc, rien de spécial à l'horizon, mais uniquement du blabla de « chiyatas » et rien de bon pour les jours à venir et même pour les jours qui ne vont pas venir. Le futile se porte bien dans ces moments de prospérité médiocre animés par des riens. Le pays où l'on chôme du matin au soir et où on mange sa soupe sans saveur et où l'on vit enfermés dans des villes-dortoirs par des « oualou » nous a pris en otage depuis belle lurette. « Cela n'a que trop duré ! » disent tous les déprimés de ce bled. Mais, que peut faire le pot de terre contre le pot de fer face aux riens de la langue de bois dite « errachida » qui nous a toujours surpris avec des inattendus dans le dos ? Le rien fait toujours de grands exploits au pays des miracles et des mirages pour brouiller son incompétence. « Quoi de neuf docteur et comment va la santé du bled ? » Rien de neuf, mon frère, tout est au beau fixe. Il faut reconnaître quand même que ce rien est un champion de l'agitation sociale. « Maintenant que le mal est là et qu'il est arrivé jusqu'à l'os, que doit-on faire ? » Attendre et surtout ne rien faire. Le négatif bat son plein chez les Algériens, et grâce à ceux qui ne font rien, le carnaval économique du pays est au ralenti et il se repose bien au fond du tiroir. Les véritables hommes politiques, qui nous impressionnaient hier avec leurs talents d'orateurs doués, nous manquent beaucoup dans ces moments de rien. Les riens ont pris les devants et ils ont piégé et plongé le pays dans un cercle vicieux qui n'en finit pas. 

Les riens, les ignorants, les puissants, les béni ramassés et les fourbes sont les symboles de la faillite et de la désertification de ce magnifique pays. Bof ! Laissons tomber les nuls et prions Dieu pour que le temps fasse son affaire et que nous puissions enlever la poussière et faire dégager les acariens rapidement du tapis de la grande maison. Grosso modo, le rien ne sert à rien, il est juste là pour nous fatiguer et nous empoisonner la vie. En réalité, le rien est inexistant, ce n'est qu'un vent passager embêtant. Le rien c'est gratuit comme le mal, ce n'est pas payant, parce qu'il n'a pas de valeur. 


26/02/2018
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